Des villes du littoral, s'il fallait n'en faire qu'une, ce serait Ostende. En
effet, en plus de mettre une
plage magnifique et une promenade des plus jolie à disposition des visiteurs, la
ville offre aussi
un certain nombre de curiosité (pas faramineux mais tout de même un peu plus
important que dans les autres villes de la côte) en plus de bonnes adresses
gastronomiques.
Les troupes catholiques mirent trois ans à prendre la ville aux orangistes.
Autant dire que la
chemise de l'archiduchesse Isabelle n'était pas sèche, mais couleur isabelle,
lorsqu'elle consentit à l'enlever, enfin relevée de son vœu. Une fois la ville
retournée aux Pays-Bas espagnols, la
Compagnie des Indes tenta d'y compenser la fermeture du port d'Anvers imposée
par les
Hollandais. Le succès fut éphémère, les marchands d'Amsterdam et de Londres
n'admettant pas
la concurrence de leur voisin du Sud. Restait la pêche.
Ostende souffle le chaud et le froid. Chaud:
c'est une vraie ville avec un centre animé et une
belle plage. Le port de pêche et de plaisance, le trafic des « malles » vers
l'Angleterre ajoutent une
touche de poésie. De plus, les souvenirs du grand peintre James Ensor et du roi
Léopold II sont
encore bien présents. C'est ici que le cinéaste documentariste Henri Storck a
grandi et dévoré ses
premiers films. Froid : le
renouvellement architectural du front de mer est loin d'être une réussite.
La densité et le conformisme de l'industrie touristique tuent l'attrait de la
digue. Faut-il le dire, les vrais Ostendais ne montent jamais à la digue, et
certains même détestent la mer.
Les Ostendais affirment fièrement les similitudes entre leur dialecte et la
langue anglaise. Elles
sont dues, probablement, à l'influence du frison, langue germanique du groupe
anglo-frison
parlée encore aux Pays-Bas et jadis répandue tout le long de la mer du Nord.
Ainsi, ils prononcent le mot zon, soleil, comme son équivalent anglais sun. Par
ailleurs, ce sont les
Anglais qui ont mis Ostende à la mode au XIXe siècle.
(Le petit futé de Belgique. 2004 / 2005)
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