Tongres est, avec Tournai et Arlon, la plus ancienne ville du royaume. Mais elle
est quand même un peu plus vieille que ses deux sœurs ! César y établit un camp
lors de la conquête de la Gaule, vers 54 av. J.-C. Quelques années plus tard,
les Tongri, peuplade germanique, s'y installèrent.
Tongres a conservé quelques traces de cette époque, dont la plupart sont
exposées au
magnifique musée gallo-romain.
Tongres était déjà la forteresse des Tongres, une des tribus des anciens Belges
dont César affirme (pour se faire valoir) qu'ils étaient de tous les peuples de
la Gaule les plus courageux.
Leur chef Ambiorix refusa de se rendre aux Romains, en vertu de quoi sa statue
se dresse sur la
Grand-Place de la ville. Comme Saint-Trond, Tongres a beau s'appeler ville,
avoir un centre entouré de boulevards à l'emplacement des anciens murs, c'est
d'abord un bourg qui sent la campagne. C'est en tout cas la plus vieille « ville
» de Belgique...
Une grâce spéciale a été accordée à l'église de Tongres, la collégiale
Notre-Dame. De sa tour
blonde et trapue émane une incroyable harmonie, comme si les bâtisseurs du XIV
siècle avaient trouvé un nombre d'or, une perfection des proportions qui rendent
l'édifice magique aux yeux les
plus profanes. L'église, d'un gothique très pur, est accolée à un magnifique
cloître roman, et son
trésor recèle des œuvres sculptées et d'orfèvrerie remontant aux temps
mérovingiens. Dans l'entrée latérale, un émouvant christ de bois roman vous
contemple.
Parmi les autres attraits de Tongres, il y a le verre que vous prendrez à la
terrasse d'un des cafés
de la Grand-Place, avec vue sur la basilique. Les rues au bas de la place
témoignent du passé rural de la ville. Quelques vestiges des remparts subsistent
le long des boulevards de ceinture. Trait typique des petites villes de moyenne
Belgique, les abords de la gare et cette section des
boulevards sont bâtis d'immeubles d'appartements modernes, dont un bourg comme
Tongres
n'a pas réellement besoin. C'est là que trouvent refuge tous les exclus de la
vie familiale de la
province profonde, ceux qui veulent habiter près du centre piéton et de la gare
d'où ils partent travailler à Bruxelles ou à Anvers.
(Le petit futé de Belgique. 2004 / 2005)
|