Mikhaïl Vassilievitch Lomonossov, né le 19 novembre 1711 à
Denisovka, près de Kholmogory, dans le nord de la Russie, est un chimiste,
physicien, astronome, historien, poète, dramaturge, linguiste, slaviste,
pédagogue et mosaïste russe.
Patriote convaincu, polymathe
enthousiaste, amoureux des sciences, professeur à l'Académie des sciences de
Saint-Pétersbourg et fondateur de l’université de Moscou (qui porte son
nom) ; Alexandre Pouchkine dit même de lui qu’il était « la première
université de Russie ».
Fils de Vassili Dorofeïevitch
Lomonosov, un serf de la Couronne, paysan devenu pêcheur, que très jeune il
accompagne fréquemment en mer Blanche, Mikhaïl Lomonossov est précocément
attiré par l'étude. Il lit beaucoup, d'abord des livres religieux, puis des
ouvrages plus généraux comme La Grammaire slave de de Smotriski ou
L'Arithmétique de Léonti Magnitski, qui devient son livre préféré.
En décembre 1730, Mikhaïl, âgé de
19 ans, quitte de son village natal et se rend à pied à Moscou en suivant un
chargement de poisson fumé. Il arrive en janvier 1731 et parvient à
s’inscrire à l’Académie slavo-gréco-latine en se faisant passer pour un fils
d'un noble de Kholmogory (les paysans n’avaient pas accès aux études). Il y
étudie le latin, le slavon, la versification, la rhétorique, la philosophie
et la théologie. De plus, il apprend seul le grec ancien et peut lire les
auteurs de l'Antiquité dans la langue originale. Malgré des conditions
matérielles extrêmement difficiles (il ne reçoit pratiquement aucun soutien
financier de son père), et les moqueries de ses camarades de classe beaucoup
plus jeune que lui, il réussit en cinq ans le cursus des études, qui
en demande habituellement huit.
À la fin des ses études à
l'Académie slavo-gréco-latine, le Sénat remarque ses brillants résultats et
l'envoie avec douze de ses condisciples à l'Académie des science de
Saint-Pétersbourg, précisément à un moment où l'étudiant commence à douter
de l'utilité de ses efforts. Mais le séjour dans la « capitale du Nord » est
de courte durée, à peine sept mois. Une bourse d’étude est offerte à trois
étudiants de l'Académie pour aller étudier la métallurgie et la science
moderne en Allemagne. Parmi les élus, Lomonossov.
Le
19 septembre 1736, les trois boursiers embarquent à
Kronstadt, ils
arrivent à Marbourg le 3 novembre 1736. Ils s'inscrivent à l'université de
Marbourg. Lomonossov loge chez le vice-directeur de l'université, le
professeur Christian Wolff, dont il suit assidûment les cours de
philosophie. Il étudie également les mathématiques et les sciences physiques
et la chimie, une science encore rudimentaire à l'époque, auprès du
professeur Druysing, qui ne tarit pas d'éloges à son endroit.
Toujours en butte à l'hostilité
d'une partie de la direction de l'Académie de Saint-Pétersbourg, Lomonossov
se lance dès 1754 énergiquement dans un projet qui lui tient à cœur de
longue date, la fondation de l'université de Moscou. L'université est
inaugurée en 1755 en présence de l'impératrice Élisabeth. Tout le mérite en
revient à Élisabeth et à Chouvalov, « le mécène du Nord ». Le nom de
Lomonossov n'est même pas prononcé, mais comme en témoigne sa
correspondance, il est la cheville ouvrière du projet. Il se montre
préoccupé non seulement de l'aspect didactique, mais également de l'aspect
organisationnel. Sa volonté d'ouvrir l'institution le plus largement
possible à toutes les couches de la population n'est pourtant pas respectée.
Le 1er mars 1757,
Lomonossov, célèbre même à l'étranger, est nommé membre du conseil
académique, c'est-à-dire du secrétariat de l'Académie. Il codirige
l'institution avec un Schumacher vieilli et désormais discrédité : de fait,
il est seul maître à bord. Lomonossov s'installe sur l'île Vassilievski et
se fait construire un laboratoire dans sa propre maison. Il réorganise
profondément l'Académie et le gymnase qui y donne accès, deux institutions
dont il a été nommé directeur en 1758.
En 1761, à l'occasion du transit
de Vénus, un phénomène astronomique rarissime qui passionne l'Europe de
l'époque et auquel il consacre un de ses écrits, Lomonossov découvre
l'atmosphère de Vénus (effet « Lomonossov »). |