Le passage du courant alternatif à travers un condensateur ne s'effectue pas avec la même aisance qu'à travers un bon conducteur ; le condensateur oppose au courant une certaine résistance « capacitive » que l'on appelle « capacitance ». Celle-ci est d'autant plus faible que la capacité est plus éleveé et que la fréquence du courant est plus grande ; car plus il y a de variations par seconde, plus sera grand le nombre d'électrons traversant en une seconde une section des conducteurs du circuit.

Si l'on désigne par Ñ la capacité mesurée en farads d'un condensateur traversé par un courant de fréquence f, la capacitance est égale à :

 

 

On voit, en les comparant, que l'inductance et la capacitance ont des propriétés nettement opposées : alors que l'inductance croît avec la self-induction et la fréquence, la capacitance, elle, diminue lorsque la capacité ou la fréquence augmentent.

 

Déphasage

 

L'opposition entre la self-induction et la capacité se manifeste aussi d'une autre manière, bien curieuse celle-là. Rappelons-nous que, du fait de la self-induction, l'intensité du courant suit les variations de la tension alternative avec un certain retard. Ce décalage entre courant et tension porte le nom de déphasage. On dit aussi que courant et tension « ne sont pas en phase ».

En étudiant la circulation du courant alternatif dans un circuit comportant un condensateur, on remarquera que le mouvement des électrons s'arrête (le courant devient nul) au moment où la tension devient maximum ; puis, quand la tension decroît, l'intensité du courant monte ; elle est la plus grande lorsque la tension passe par zéro pour changer de sens ; ensuite, au fur et à mesure que le condensateur se recharge, c'est-à-dire que la tension monte dans l'autre sens, l'intensité diminue pour devenir nulle au moment où la tension atteint sa valeur maximum. Ce déroulement des phénomènes devient particulièrement évident lorsque on se souvient que les maxima de tension correspondent aux positions extrêmes du piston et que la tension passe par zéro lorsque le piston est dans la position moyenne. Nous voyons qu'ici l'intensité du courant varie en avance sur les variations de la tension, car, lorsque celle-ci est encore nulle, le courant est déjà maximum. Nous sommes donc, comme dans le cas de la self-induction, en présence d'un déphasage, mais dans le sens opposé.

Si le circuit ne comprend qu'une self-induction pure ou qu'une capacité pure, le déphasage atteint un quart de période. En réalité, la self-induction ou la capacité n'existent pas à l'état « pur » : il est obligatoire que le circuit comprenne également une certaine résistance ohmique. Aussi, le déphasage n'atteint-il jamais la valeur maximum de 1/4 de période.