Ayant ainsi passe en revue les principaux phénomènes d'induction et de self-induction, nous nous sommes approchés de l'étude des condensateurs qui ont la capacité d'accumuler les charges électriques. Le condensateur se compose de deux conducteurs (qui en forment les armatures) séparés par un corps isolant ou, en « style ingenieur », par un diélectrique. Si l'on connecte les deux armatures à une source de courant électrique, des électrons s'accumulent dans celle qui est connectee au pôle négatif et, au contraire, quittent celle connectée au pôle positif. Cette charge est intensifiée par le phénomène de répulsion entre électrons des deux armatures rapprochées. Si les mêmes armatures se trouvaient écartées, elles ne pourraient pas emmagasiner les memes charges d'électricité.

Au moment où la source est connectée au condensateur, il s'établit un courant de charge, d'abord intense, puis de plus en plus faible au fur et à mesure que les potentiels des armatures se rapprochent de ceux des pôles de la source. Le courant cesse lorsque ces potentiels sont atteints. Sa duree totale est très courte.

 

Capacité

 

Suivant que la quantité d'électricité qu'un condensateur peut emmagasiner est plus ou moins grande, on dit que sa capacité l'est plus ou moins. La capacité est mesurée en farads (F) ou en sous-multiples de cette unité : microfarad (F), millionieme de farad, millimicrofarad ou nanofarad (mμF ou nF) égal à 0,000 000 001 F et meme micro-microfarad ou picofarad (F ou pF) égal à 0,000 000 000 001 F !

La capacité dépend, évidemment, de la surface des armatures en regard et augmente avec elle. Elle est d'autant plus élevée que les armatures sont plus rapprochées, sans qu'il soit toutefois possible d'aller très loin dans cette voie, puisqu'une épaisseur trop faible de diélectrique risque d'être transpercée par une étincelle sous l'effet d'une tension tant soit peu élevée (le condensateur « claque », dit-on en argot d'électricien). Enfin, la capacité dépend aussi de la nature du diélectrique. Le meilleur (et aussi le moins couteûx) des diélectriques est l'air sec. Si on lui substitue tout autre diélectrique, la capacité du condensateur augmente.

Notons, que, par contre, la capacité du condensateur est indépendante de la nature et de l'épaisseur des armatures.

  

Passage du courant alternatif à travers un condensateur

 

Dans le texte ci-dessus nous avons abandonné notre condensateur chargé. En le déconnectant de la source d'électricité et en connectant ses armatures à une résistance, nous provoquerons sa décharge. Les élec­trons en excédent sur l'armature négative viendront, à travers la résis­tance, combler le déficit de l'armature positive. Le courant de décharge, intense au début, deviendra plus faible au fur et à mesure que la diffé­rence de potentiel entre les armatures diminuera, et cessera finalement lorsque les deux armatures seront au même potentiel.

On peut produire une suite ininterrompue de charges et de décharges du condensateur en le connectant à une source de courant alternatif. Les armatures se chargent, déchargent et rechargent alors au rythme de la tension alternative et dans le circuit (on appelle ainsi l'ensemble des éléments parcourus par le courant), s'établit une véritable circu­lation de courant. Cela permet de dire que le condensateur est traversé par le courant alternatif, sans que, toutefois, des électrons passent pour autant à travers son diélectrique, d'une armature à l'autre.