Le caractère de tout vin est influencé par la nature du sol du vignoble, le
climat et l’art du maître de chai, mais par-dessus tout par le cépage ou les
cépages dont il est issu.
L’ EXPÉRIENCE ACQUISE AU COURS des
siècles a déterminé quels cépages convenaient à chaque région, mais les
viticulteurs français, avec une belle opiniâtreté, ont obstinément continué
à en essayer d’autres. À partir de 1936, l’institution de l’appellation
d’origine contrôlée (AOC) pour réglementer l’origine et la qualité des vins
a mis fin à ces errements. Dans l’aire d’appellation pomerol par exemple,
seuls les rouges sont autorisés, alors que l’on y faisait auparavant aussi
des blancs, et le seul choix qui reste aux vignerons est la proportion de
merlot, cabernet sauvignon et cabernet franc. En Bourgogne, où un seul
cépage est en général autorisé pour chaque type de vin, le seul choix offert
aux vignerons est
celui
du
clone.
Cette
réglementation
a
indubitablement contribuéà
protéger l’individualité
des vins français les plus connus et encouragé l’adoption des cépages
français traditionnels dans le Nouveau Monde. En revanche, elle a
interrompu les expériences dans le vignoble et figé la situation de la
viniculture.
Il y a heureusement des
exceptions à cette rigidité. Dans le Midi, entre autres, des mesures ont
été prises récemment pour reconnaître l’intérêt de modifications
judicieuses de l’encépagement. La qualité des vins a été améliorée en
réduisant la proportion des cépages traditionnels médiocres au profit de
cépages plus nobles comme la syrah et le mourvèdre. Des régions plus
connues, par exemple celle du muscadet, près de l’embouchure de la Loire,
pourraient incontestablement bénéficier d’innovations allant dans le même
sens.
Vins de France
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