Vue depuis le jardin du Mont des Arts, la tour monumentale de l'hôtel de ville apparaît comme une dentelle de pierre qui surgit d'un seul jet de nonante mètres de hauteur. A son sommet, un saint Michel, patron de Bruxelles, pivote depuis 1454. Il s'agit d'une réplique récente, l'original se trouvant à l'abri au musée communal. Selon la tradition un gamin prénommé Juliaanske (Petit Julien) aurait éteint en urinant la mèche allumée d'une bombe destinée à mettre le feu à la ville. Son exploit serait à l'origine du Manneken Pis que Jérôme Duquesnoy sculpta en 1620 pour orner la fontaine à l'angle des rues du Chêne et de l'Etuve. Le petit personnage symbolise l'esprit frondeur des Bruxellois. Entre la Grand-Place et les galeries Saint-Hubert, au cœur de l'Ilot Sacré, les deux pittoresques rues des Bouchers, la Grande et le Petite, constituent un haut-lieu du tourisme gastronomique bruxellois. Le traditionnel moules et frites y règne en maître mais ce sont des cuisines du monde entier qu'on peut savourer dans une atmosphère joyeuse. Conçues dans le style néo-classique, les galeries Saint-Hubert couvertes et vitrées furent inaugurées par Léopold Ier en 1847. Leur succès dans une ville où il pleut souvent fut immédiat. D'emblée elles devinrent le lieu de rendez-vous des nantis, des artistes et des intellectuels attirés par le théâtre, les magasins de luxe, les cafés et les pâtisseries. Ce succès ne s'est jamais démenti. Plusieurs architectes étrangers prirent les galeries Saint-Hubert comme modèle, notamment l'Italien Mangoni lorsqu'il dressa les plans de la galerie Victor-Emmanuel à Milan.
(“Discovering Brussels” Georges-Henri Dumont)
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