Commune de Bruxelles-Ville : 140 000 habitants Région de Bruxelles-Capitale : 979 000 habitants Agglomération urbaine : 1 600 000 habitants.
Les amoureux d'Amsterdam ou de Prague vous parleront des canaux et du château, des centres historiques de ces villes, ancrés dans leur mémoire. Les amoureux de Bruxelles évoquent les quartiers de Schaerbeek, d'Ixelles ou de Saint-Gilles qu'ils ont traversés la nuit et dont les façades fantasques s'animent à l'ombre de la lune ; ils évoquent aussi les faubourgs anciens où chaque rue révèle un trésor silencieux, les enfilades de squares et les vieilles places de village qui subsistent au milieu des villas. La Grand-Place, le Sablon... mais ce qu'ils chérissent le plus, c'est incontestablement la matière de tous les jours, autrement plus relevée que les tristes banlieues des villes étrangères.
Bruxelles est indéfinissable en une formule unique. Elle compte parmi les métropoles de langue française, même si elle est à l'origine une ville brabançonne de langue néerlandaise, langue qui reste usitée parallèlement au français. Dans un Etat belge divisé en trois régions autonomes, sa fonction de capitale nationale diminue à chaque réforme institutionnelle. Bruxelles a le statut de région, avec son gouvernement, son parlement, à côté des régions wallonne et flamande. Cependant, le territoire de cette région ne couvre qu'une partie de l'agglomération urbaine réelle, dont les banlieues se sont construites dans les deux autres régions. L'agglomération réelle, qui ignore les limites administratives, gagne en importance dans l'économie du pays, du fait qu'elle forme la seule métropole belge de niveau international. Dernier paradoxe : si la région de Bruxelles-Capitale (dénomination officielle) perd de son poids politique dans l'Etat belge, elle est aujourd'hui la capitale de l'Europe, le siège du Conseil des ministres et de la Commission de la Communauté européenne, de l'OTAN, de l'UEO et de plusieurs autres organismes internationaux, sans mentionner les QG européens de sociétés multinationales. Les esprits fins font donc observer que Bruxelles, Paris de la Belgique, devient son Ottawa, tout en polarisant le pays à la manière de Londres, bien que l'Europe en fasse de plus en plus un Washington D.C. Est-ce clair... ? Ce destin de capitale, entamé dès le règne des ducs de Bourgogne, a marqué son urbanisme: perspectives et boulevards, palais, monuments... mais aussi béton, bureaux, embouteillages et hausse des loyers. Malgré tout, Bruxelles reste d'abord la ville de la zwanze, à l'humour implacable et sans prétention, la ville des vieux cafés et de l'Art nouveau, de la Grand-Place et de la gueuze. Une qualité la distingue des autres grandes villes de Belgique et même des Pays-Bas, c'est l'étendue de ses anciens faubourgs, nés avec le XIXe siècle, qui fait qu'une animation urbaine existe, loin du centre historique. Dernière caractéristique : la population bruxelloise compte quelque 35 % d'étrangers.
Petit futé “Belgique 2004-2005” |