Sur une côte sablonneuse, la construction de la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule fut entreprise en 1226. Elle se poursuivit jusqu'à la fin du XVIe siècle dans le robuste style gothique brabançon. La tour sud fut terminée vers 1461 et celle du nord quelques années plus tard. Contrastant avec la sobriété des étages supérieurs de la façade, les portails de la cathédrale sont richement sculptés, dotés de pinacles et ornés de statues, chacune placée sous un dais. Dans le tympan de celui du centre, douze apôtres sont alignés sur les trumeaux. Au tympan du portail de droite, saint Jean tient compagnie à la Vierge et, dans celui du portail de gauche, sont représentés saint Joachim et sainte Anne. Un monumental escalier ajoute à la majesté, lorsque les cortèges royaux l'empruntent pour pénétrer dans la cathédrale à l'occasion des événements heureux ou douloureux de la dynastie. Des vitraux exécutés en 1537 d'après des cartons de Bernard van Orley ornent les bras du transept. Au nord, l'empereur Charles Quint et l'impératrice Isabelle de Portugal s'agenouillent devant Dieu le Père sous un arc de triomphe aux ornements Renaissance, tandis que Charlemagne, fondateur du Saint-Empire romain, tenant en main le globe et l'épée, prend les souverains sous sa protection. La chaire de vérité de la cathédrale fut sculptée en 1619 pour l'église des Jésuites à Louvain. L'impératrice Marie-Thérèse l'offrit à la collégiale après la suppression de la Compagnie de Jésus en 1770. Dans le style baroque qui privilégie le mouvement, elle décrit la chute d'Adam et Eve et la promesse de la Rédemption symbolisée par la Sainte Vierge écrasant la tête du serpent tentateur.
(“Discovering Brussels” Georges-Henri Dumont)
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