L'électricité représente 18% de la consommation finale d'énergie de Bruxelles, soit 382 ktep en 1993.

La quasi-totalité de cette énergie provient de centrales de production d'électricité situées en régions flamande et wallonne, via des câbles haute tension de 150 kV et plus. L'alimentation d'un point s'effectue à partir de plusieurs sources possibles, par un réseau constitué de "mailles". Cette implantation permet l'intervention de différentes centrales afin d'assurer à tout moment la fourniture de courant, y compris en cas d'interruption accidentelle de l'une ou l'autre unité de production ou de rupture de câble (c'est très rare !).

La carte localise deux centrales relativement importantes très proches de Bruxelles - Pont Brûlé et Drogenbos - toutes deux situées en Région flamande. A Ixelles et à Buda fonctionnent  deux petites centrales bruxelloises de type "Turbo-jet" ainsi que la centrale utilisant la vapeur de l'incinérateur de déchets de Bruxelles.

La distribution de l'électricité aux clients est assurée par les intercommunales Sibelgaz et Interelec et par la Société d'électricité des Galeries St-Hubert (un cas historique…). Il s'agit de sociétés mixtes associant des communes au groupe Electrabel par un contrat de gestion commerciale et d'exploitation technique. Deux intercommunales se partagent les communes bruxelloises selon une répartition qui recoupe celle régissant la fourniture du gaz naturel à l'exception d'Anderlecht et d'Ixelles.

Suite à la libéralisation (une directive européenne) du marché de l'électricité, la gestion du réseau de distribution HT a été confiée à une société indépendante: Elia. Dans la Région de Bruxelles-Capitale, ce réseau est constitué de câbles à haute tension souterrains à 150 kV qui se ramifient en un câblage souterrain à 70 kV qui alimentent des postes électriques, lieux où les intercommunales prennent le relais pour livrer aux utilisateurs..

Ceux-ci peuvent être desservis en haute ou en basse tension.  Environ 5 000 clients bruxellois bénéficient du tarif haute tension. Il s'agit des plus gros consommateurs d'électricité de la Région qui disposent d'une cabine de transformation adaptée à leurs besoins.

Au niveau national, la consommation d'électricité a enregistré une croissance annuelle moyenne de 3,5% de 1983 à 1993.

Or, les contraintes environnementales et les coûts liés à l'implantation de nouvelles centrales et les nouvelles lignes de transport (haute tension) font en sorte qu'il est de plus en plus coûteux de répondre à cette croissance de la demande  d'électricité.  De plus l'objectif d'un "développement durable" incite à conserver les ressources naturelles, via leur emploi judicieux et parcimonieux.

Dès lors tant les ménages que les consommateurs tertiaires et industriels, les intercommunales de distribution et les producteurs-distributeurs, auront à accorder leurs efforts pour limiter au maximum la croissance des consommations d'électricité observée jusqu'ici. Ces changements devraient se réaliser en pleine concertation et pourront sans doute difficilement se produire sans une adaptation progressive des tarifs et surtout des habitudes de consommation. C'est en effet dans le jeu adapté des incitants économiques, permettant à chaque acteur de bénéficier des fruits de ses efforts, que l'on pourra trouver un facteur essentiel en faveur de la maîtrise de la demande d'électricité.

 

source: Atlas Energétique (Institut wallon asbl)

 

évolution de la consommation
au fil des années dans la Région de Bruxelles-Capitale (en GWh)
 

en GWh

1997

1998

1999

2000

 2001

 2002

basse tension

 

 

 1.982,0

 2.021,7

 2.101,2

 

haute
tension

 

 

 2.630,1

 2.715,2

 2.806,0

 

TOTAL

 

 

 4.612,1

 4.736,9

 4.907,2

 

  •  Dans la Région de Bruxelles-Capitale, on comptait 557 347 compteurs électriques installés en l'an 2001 (dont 5 583 clients alimentés en haute tension).

  •  La grande majorité des branchements du réseau de distribution sont souterrains (553456 en 2000) mais il subsiste des raccordements aériens, essentiellement dans la commune de Watermael-Boisfort (2 559 en 2000) ce qui lui donne parfois un petit air de campagne Far West!

  • Dans la Région, il n'y a pas moins de . ... ... mètres de câbles enterrés (basse tension) et . ... ....m (haute tension).

Le monde compte 441 centrales nucléaires en activité dans 31 pays; elles fournissent 17 % de la demande mondiale d'électricité mais aussi 83% des besoins électriques des pays industrialisés.

La France arrive en tête des dix pays les plus dépendants de l'énergie nucléaire, avec un taux de dépendance de 76,3%, devant la Lituanie (73,7%), la Belgique (56,8%), la Slovaquie (53,4%), l'Ukraine (47,3%), la Bulgarie (45%), la Hongrie (42,2%), la Corée du sud (40,7%), la Suède (39%) et la Suisse (38,2%).

L'Europe occidentale compte 150 réacteurs nucléaires, et leur nombre ne devrait pas varier notablement dans les prochaines années tandis que les 118 réacteurs nord-américains fournissent 20% de l'électricité aux Etats-Unis et 12% au Canada.

Le Proche-Orient et l'Asie, qui comptent 94 réacteurs, sont en revanche engagés dans un développement résolu de l'énergie nucléaire, particulièrement en Chine, Inde, Corée du Sud et Japon. Six centrales ont été connectées au réseau en 2000, dont trois en Inde, une au Pakistan, une au Brésil et une en République tchèque.

Un total de 31 réacteurs nucléaires sont en cours de construction, dont deux au Japon et un en Chine.

 

RÉACTIVATION DU NUCLÉAIRE !

 

Devant l'ampleur des besoins futurs, devant les risques trop évidents d'une dépendance énergétique liée à des facteurs extérieurs (quid si la Russie fermait certains robinets ? ! ?), Electrabel envisage de pouvoir disposer dans des conditions économiques optimales d'une capacité de puissance nucléaire de type EPR (European Pressurised Reactor). Cette technologie, adoptée déjà en Finlande, - un réacteur nucléaire européen à eau pressurisée - réduit le risque d'accident.

 

LA FUSION NUCLÉAIRE

 

En Belgique, les recherches sur le confinement
magnétique des plasmas en vue de la réalisation de la fusion
thermonucléaire contrôlée sont menées depuis 1969 dans le cadre d'un contrat d'association EURATOM - Etat Belge. L'unité de Physique
Statistique et Plasmas de l'ULB constitue l'une des trois branches de
cette ssociation avec le Laboratoire de Physique des Plasmas de  l'Ecole Royale Militaire et le Centre d'Etude Nucléaire de Mol.

 

La fusion présente trois avantages majeurs. D'abord, elle utilise comme combustible le deutérium dont les réserves terrestres sont quasiment inépuisables et le tritium relativement facile à produire ; son exploitation industrielle permettrait donc de résoudre, pour de nombreux millénaires, les problèmes liés à notre approvisionnement énergétique. En effet, les chiffres sont éloquents : l'exploitation d'une centrale électrique de 1000 MW basée sur la combustion du charbon nécessite de brûler pas loin de 3 millions de tonnes de charbon par an. A même puissance, une centrale fonctionnant sur le principe de la fusion nucléaire ne consommerait qu'un quart de tonne d'un mélange basé pour moitié de deutérium et pour moitié de tritium. Alors que les effets liés à la combustion de combustibles fossiles (charbon et pétrole par exemple) risquent d'altérer à long terme nos conditions de vie, le développement d'une source d'énergie ne produisant aucun gaz à effet de serre rencontre évidemment un intérêt grandissant.

Le deuxième avantage majeur de la fusion est sans conteste la sécurité inhérente à ce phénomène. D'abord, seule la quantité de combustible nécessaire au fonctionnement du réacteur (à peine quelques grammes) est injectée dans l'enceinte du tokamak. Ainsi, si l'état du réacteur déviait trop des conditions normales d'exploitation, il est très simple de le mettre hors service rapidement. De même, l'injection accidentelle d'éléments indésirables (comme de l'air) dans l'enceinte, stopperait immédiatement les réactions de fusion. En fait, les quantités de plasma qui se trouveront au sein du réacteur seront si faibles qu'un incident, aussi improbable soit-il, ne pourrait jamais entraîner un événement catastrophique du type d'une explosion et limiterait ses effets à la mise hors service du réacteur.

Plus importante peut-être est la propreté relative de la fusion nucléaire. En effet, le deutérium est un isotope qui se trouve à l'état naturel et dans une fraction non négligeable dans l'hydrogène qui constitue l'eau. Sa production est donc aisée et non polluante. Le tritium, quant à lui, est un élément radioactif. Il se dégrade en émettant des rayonnements énergétiques. Cependant, son temps de vie, c'est-à-dire la période pendant laquelle il émet des rayonnements potentiellement dangereux, est très courte (de l'ordre de la dizaine d'année). De plus, la réaction de fusion ne génère pas, directement ou indirectement, de sous-produits radioactifs de longs temps de vie. Les interactions entre les neutrons rapides qui s'échappent de l'enceinte du réacteur et les parois génèreront certainement des déchets radioactifs. En fait, un partie importante du tritium consommé dans les réacteurs de fusion pourrait directement être produite par les interactions entre ces neutrons fortement énergétiques et le lithium constituant certains éléments des parois du réacteur. Ainsi, le seul combustible radioactif serait produit et consommé directement dans le réacteur. De plus, contrairement aux déchets radioactifs liés aux centrales classiques, ceux produits par la fusion auront un temps de vie court. Leur nuisance potentielle pourra alors facilement être gérée par un stockage et une surveillance à court ou moyen terme. Ainsi les déchets de la fusion ne constitueront ni un fardeau ni un danger pour les générations qui nous suivront...

 

extrait d'un exposé de Daniele Carati. Unité de Physique Statistique

et Plasmas Faculté des Sciences de l'ULB

 

Vivre sans courant ?

Les coupures d'alimentation électriques sont heureusement relativement rares dans la capitale de l'Europe...

Et ce même si le réseau de distribution qui alimente les particuliers est vieux et surchargé... Il représente pas moins de 000 000 km de câbles enfouis sous les trottoirs et de 00 000 cabines de distribution.

De manière à pouvoir transporter plus de puissance, la tension de distribution est passée à la fin du XXe siècle de 220 à 230 V. Mais il est évident que, tôt ou tard, il faudra revoir certaines infrastructures...

 

 les bruxellois retrouvaient la bougie...

 

11 mai 1999

A 11:51 h l'un des deux jeux de barre de la centrale de Drogenbos coupe. Le Sud de la ville est sans courant et le métro cafouille...

20 novembre 1999

Explosion et incendie dans une cabine de Wezembeek: une partie du réseau de la STIB sera paralysée, sans courant pendant quelques heures.

20 mars 2000

Deux pannes, de 10:30 à 11:30 h, avec mise hors circuit d'une vingtaine de cabines d'Uccle et d'Etterbeek

4 août 2000

Une excavatrice sectionne 2 câbles de 150 000 V près de la clinique St-Luc ! Pas de courant de 08:27 à 10:20 h et arrêt de la signalisation SNCB sur la ligne 36 Bruxelles-Liège.

9 mars 2002

Un vieux poste rue Américaine tombe en panne: St-Gilles et Ixelles sont sans courant ! Longtemps, car la réparation, délicate, prendra 14 h au grand dam des restaurateurs et commercants.

26 décembre 2002

Le déclenchement d'une cabine à HT souterraine prive Laeken et Neder-Over-Heembeek de courant de 18 à ± 20 h.

23 juin 2003

La cabine à HT de la rue Américaine a privé de courant l'avenue Louise, Flagey, Molière et quelques artères de St-Gilles de17:50 à 18:02 h.

  

  C'est depuis le dispatching national d'ELIA (Linkebeek) que sont surveillés en permanence les flux d'électricité sur le réseau belge. On y suit aussi 24 h sur 24 la consommation électrique du pays !

Le dernier record de consommation, de 13 809 mégawatts a été enregistré le 11 décembre 2002 lors de la pointe de 18 h. Le parc de production belge est de l'ordre de 15 533 MW (2002) !

L'électricité étant le seule forme d'énergie qui ne peut être stockée (sauf les piles et ou sous forme de barrage de retenue d'eau) et dont la production doit couvrir en permanence, seconde par seconde, jour après jour, la demande des consommateurs. Si ce n'est le cas, c'est l'effondrement de réseaux et la panne majeure (cf. le black-out de l'été 2003 aux USA).

Or la demande n'est pas constante !  Certes, il y a une partie constante mais une partie substantielle de la demande fluctue de minute en minute, d'heure en heure, au réveil le matin, en fin d'après midi, la nuit, le week-end, selon les saisons, les congés ou pas, la luminosité naturelle, la météo, les grands événements TV, etc.

Pour couvrir la partie constante de la demande, le gestionnaire du réseau fait appel à la production dites de base et dans l' ordre de priorité suivant:

 

- centrales hydrauliques (car l'eau coule en permanence, au moins dans notre pays);

- centrales alimentées en combustibles fatals (gaz de haut-fourneaux, gaz de cokerie, gaz de raffinerie);

- centrales fournies en vapeur par les incinérateurs de déchets ménager (ex Schaerbeek);

- unités de génération (car couplée à un processus industriel);

- éoliennes;

- centrales nucléaires (y compris les quote-part belges dans certaines centrales françaises);

- centrales thermiques classiques poly combustible (charbon, gaz naturel et fuel);

- centrales turbine gaz-vapeur TGV (dernier cri de la technologie en propreté et souple au niveau du pilotage car opérationnelle en une heure);

 

Pour couvrir le solde, à savoir les fluctuations de la demande, le gestionnaire de réseaux utilise essentiellement:

 

- la centrale de Coo  et Platte-taille (centrale d'accumulation par pompage);

- les centrales TGV (pour leur souplesse et leur disponibilité);

- les turbo-jet (moteurs d'avion);

- les importations d'autres pays européens.

 

www.eurobru.com