La façade à rue, la toiture et à l’intérieur la totalité du rez-de-chaussée commercial de l’ancienne «Pâtisserie de la Chapelle» sise rue Haute n° 146 à Bruxelles sont aujourd’hui classées. Cette ancienne boulangerie-pâtisserie est installée au rez-de-chaussée d’un petit immeuble de quatre niveaux ayant été modifié à plusieurs reprises mais présentant toujours une structure classique. Le salon de dégustation et de vente se démarque par un comptoir de vente et surtout par un décor de céramiques se développant tout autour de la pièce sous la forme d’une frise florale (glycine) et géométrique, et sur le mur de droite en deux panneaux représentant respectivement un atelier de pâtisserie et une scène de dégustation « Belle Epoque ». L’intérêt artistique de ce décor mural tient à la qualité exceptionnelle des tableaux de céramiques (coloris, composition) particulièrement bien préservés, composés de plus de 135 carreaux.

Les façades, toiture et certaines parties intérieures de l'immeuble sis rue Coenraets n° 56 à Saint-Gilles sont aujourd’hui classées. A l’angle des rues Coenraets et Emile Féron, se dresse une majestueuse maison de maître d’allure néo-classique datant vraisemblablement du dernier quart du XIXe siècle. L’intérieur de la demeure conserve une décoration de qualité de style néo-Renaissance et Louis XVI assez caractéristique des maisons bourgeoises et hôtels de maîtres de l’époque. Cet ensemble de panneaux réalisés par la faïencerie de Sarreguemines relève à la fois de la mouvance Art nouveau (lévrier, paon…) et de la peinture de paysage classique (vues idéalisées de monuments bruxellois).       

Les façades des immeubles de style éclectique sis avenue Jean Dubrucq 23 et 25 présentent un ensemble de panneaux de céramique typiquement Art nouveau (1910) par leurs motifs (femme et fleurs) et leurs couleurs. Elles s’inscrivent dans le concept d’Art dans la rue . En effet, l’effet décoratif de la polychromie - les façades sont entièrement couvertes de briques de parement colorées -, le traitement soigné et élégant des ferronneries et l’importante utilisation de la céramique de décoration, témoignent d’une véritable recherche artistique qui révèle par ailleurs le savoir-faire des maîtres artisans, notamment Guillaume Janssens, l’un des plus grands céramistes bruxellois de l’époque.

L’immeuble sis 102 rue de l’Escaut, vraisemblablement édifié au cours de la première décennie du XXe siècle, présente deux niveaux surmontés d’un toit-terrasse. La façade cimentée est ornée d’éléments décoratifs de style Art nouveau qui témoignent de l’intérêt porté à cette époque à l’ornementation des maisons bourgeoises en vue de l’embellissement de la rue. C’est un exemple très intéressant de décor public dont les ferronneries et les panneaux de céramique, en bon état de conservation, sont de très grand qualité. Les céramiques sont caractéristiques de l’Art nouveau floral et plus particulièrement des œuvres de Privat Livemont. Ils sont attribués à Guillaume Janssens. Le classement de cet immeuble a été demandé par la CEBO (Commission de l’Environnement de Bruxelles-Ouest).

Dans le jardin de l’immeuble du 145-147 de l’avenue de Jette, se dresse un remarquable jardin d’hiver à toit-terrasse, édifié en 1920 par l’architecte Emile Vande Weghe. Cet édifice est représentatif d’un type de construction qui connut un grand succès à Bruxelles dès la seconde moitié du XIXe siècle. L’engouement pour le fer et le verre ainsi que pour la botanique se traduit alors, dans les maisons bourgeoises, par l’aménagement de vérandas, espaces largement vitrés où l’on jouit d’un environnement vert à l’abri des intempéries. Le jardin d’hiver est décoré de frises de céramique de style Art nouveau floral aux riches couleurs. C’est un des rares témoins de ce type d’architecture conservé en Région bruxelloise. Le classement de cet immeuble a été demandé par la CEBO.

 

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