de la place Poelaert au square Breughel...
Depuis le 26 juin 2002, le haut et le bas de la ville sont enfin reliés par un ascenseur (coût: 2 millions d'euros). Son utilisation est entièrement automatisée et gratuite pour tous les utilisateurs, sept jours sur sept, de 06:00 à 23:00 h. L'ascenseur possède deux cabines aux larges baies vitrées, d'une capacité maximale de 16 personnes qui sont également accessibles aux vélos et aux personnes à mobilité réduite. Des caméras de surveillance sont en communication avec le dispatching de la STIB qui assume la gestion de ce "bus vertical". Le dénivelé de 20 mètres est franchi en 30 secondes.
Le Palaise de Justice
Place Poelaert. Altitude: 63 m. D'ici, le promeneur jouit d'un superbe coup d'oeil sur le bas de la ville et sur les hauteurs qui se dessinent à l'horizon. La place était jadis occupée par les jardins ombragés de l'hôtel de Mérode qui s'étendait depuis la rue aux Laines jusqu'au couvent des Minimes. L'hôtel proprement dit, privé de ses jardins suite à la création de la place, subsiste encore, mais transformé, à l'angle de la rue de la Régence. Après la mort de René de Bréderode en 1556, la propriété passa au comte de Mansfeld qui l'agrandit, en y incorporant plusieurs maisons, un vignoble et une colline de sable, qui fait partie d'une chaîne de collines ravinées, séparant la vallée de la Senne de la vallée du Maelbeek, là où se dresse aujourd'hui le Palais de Justice. Cette colline s'appelait le Galgenberg ( montagne de la potence ) parce qu'au moyen âge les fourches patibulaires s'y trouvaient. Après la construction de la deuxième enceinte (celle qui correspond aux boulevards extérieurs), ces fourches furent transportées à Forest. Néanmoins, au XVIe siècle, on procédait encore, mais exceptionnellement, à des exécutions judîciaires sur l'ancien Galgenberg. On rapporte même qu'André Vésale, qui habitait le Bovendael (quartier des Minimes) y venait nuitamment s'emparer des ossements humains et des cadavres pour ses études anatomiques. Par une curieuse coïncidence, c'est sur cette ancienne colline de justice qu'on a édifié le Palais de Justice, oeuvre de 1"architecte Poelaert dont la première pierre fut posée le 31 octobre. 1866. Plus de vingt ans s'écoulèrent avant que le monument fut terminé et son créateur, Poelaert, n'en vit jamais l'achèvement, car il mourut au cours des travaux le 3 novembre 1879. Le Palais fut inauguré le 15 octobre 1883; il est plus grand que Saint-Pierre de Rome ! Le choix de l'emplacement est admirable. Placé sur une hauteur, le palais domine le panorama de la ville. Il a la forme d'un parallélogramme, dont les axes mesurent 150 et 160 m. La superficie totale couvre 26 000 m² y compris huit cours intérieures de 6000 m². La salle des Pas-Perdus, qui en forme le centre, a une surface de 3 600 m² et c'est le plus grand édifice qu'on ait bâti sur le continent au cours du XIXe siècle. D'où son surnom: "le Mammouth". La coupole qui couronne le monument, s'élève à 103 m au dessus de la place, le portail d'entrée à 42 m, le pavillon d'angle 36 m. Ce monument s'inspire du style classique grec. La prédominance de la ligne horizontale en constitue la caractéristique principale. Le portail central, auquel conduit un escalier, est relié aux pavillons d'angle par une colonnade d'ordre dorique, ordre préféré des Grecs, dans lequel s'affirment la solidité et la magnificence de la ligne. Aux angles du dôme se dressent des griffons. Aux quatre coins de l'édifice, des statues assises colossales: la justice par Desenfans, la Clémence par de Tombay, la Force par Vinçotte, et le Droit par Detrieux. A droite et à gauche, derrière les colonnades, des escaliers rnonurnentaux extérieurs, qui donnent accès aux étages. Au bas de ces escaliers, quatre statues colossales, un orateur et un législateur grec, un orateur et un législateur romain: Démosthène et Lycurgue par Cattier; Cicéron et Ulpien, par A. F. Bouré. La salle des Pas-Perdus est vraiment grandiose. L'architecte a abandonné ici les lignes purement horizontales et a introduit les formes courbes. Le dôme circulaire est supporté par des arcades en plein cintre. On y recrée de temps à l'autre la célèbre expérience de Foucault. Le projet de l'architecte Poelaert prévoyait la pyramide s'appuyant sur des architraves en plate-bande. On recula devant la réalisation de ce projet et l'architecte Benoît, qui succéda à Poelaert décédé, préféra le dôme. Ce dernier a été reconstruit, après son incendie, en 1944 par les troupes allemandes évacuant la ville. Il servira de lieu d'antennes pour la télévision et abritera pendant des années la coordination des relais hertzien des émissions de l'Eurovision. L'oeuvre de Poelaert a été criblée de critiques. C'est une oeuvre très complexe, d'immenses proportions. En la jugeant, il serait injuste de s'attacher à des détails défectueux et d'oublier l'harmonie générale, l'aspect décoratif de l'édifice, et surtout sa puissante silhouette monumentale.
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