Le parc et le palais du Cinquantenaire furent créés lors de l'exposition nationale du Jubilé de 1880 pour commémorer le cinquantenaire de l'indépendance belge. En 1897, le site servira de cadre à l'Exposition Universelle.

En 1875, Gédéon Bordiau avait proposé au Roi Léopold II la création d'une esplanade entre le parc royal et le château de Tervuren. S'inspirant du Victoria and Albert Museum (Londres) et du Palais de Longchamp (Marseille), il dessine un complexe de deux ailes reliées par une colonnade semi-circulaire.

En 1897, pour l'Exposition Universelle, on ajoutera les halles arrière dont la structure métallique se veut le reflet de la technologie de l'époque. 

Les arcades (45 m de haut), édifiées aux frais de Léopold II pour le 75ème anniversaire de l'indépendance nationale  seront construites en huit mois (1904-1905); elles sont l'œuvre du français Charles Girault (1851-1932); la triple arcade de 30 m de large en style Louis XVI se distingue de l'arc de triomphe antique par les dimensions égales de ses trois baies surplombées par le quadrige Le Brabant élevant le drapeau national, de Jules Lagae (1862-1931) et Thomas Vinçotte (1850-1925).

Dès 1888, Gédéon Bordiau y avait projeté l'idée d'un grand musée, idée qui séduit les vues ambitieuses d'un souverain soucieux de donner à son pays l'image d'une puissance européenne qu'elle est devenue sous son règne.

Le Cinquantenaire est donc devenu un lieu d'éducation: on y trouve les Musées royaux d'Art et d'Histoire, le Musée de l'Armée, l'Autoworld, l'atelier de moulages, les laboratoires et la bibliothèque de l'Institut royal du Patrimoine artistique.

 

On l'ignore généralement mais en dessous du quadrige, il existe une enfilade de grandes salles où l'on organise (rarement) des réceptions ou des expositions...

C'est que l'accès est difficile et que l'ascenseur (et oui, il y en a un !) est tout à fait obsolète.

 

Le parc du Cinquantenaire

 

Conçu également par Gédéon Bordiau, c'est le pendant extra-muros du parc de Bruxelles. Il se compose d'un jardin français (dans l'axe) et de jardins anglais (sur les côtés), mais ne s'élabore que progressivement.  Certaines parties remontent aux expositions de 1880 et 1897, les plantations datent de 1888 (ormes, lauriers, érables, acacias, marronniers), tandis que le terrain reste à la disposition des foires commerciales jusqu'en 1930, année de l'ouverture des Palais du Centenaire (Heysel). Depuis 1974, le parc est hélas traversé par une autoroute urbaine !  

Le parc accueille divers monuments.  En 1889, Victor Horta y élève un temple, le pavillon des passions humaines, petite construction ouverte assez éloignée de l'Art Nouveau mais où s'affirme déjà la maîtrise de cet architecte qui connaîtra une renommée universelle. Le pavillon est créé pour l'œuvre du même nom du sculpteur Jef Lambeaux. Mais il est bientôt muré, d'une part à la demande des autorités qui voient dans ce marbre une oeuvre immorale, d'autre part sur la requête de Lambeaux estimant que son travail est desservi par l'éclairage. Fermé après trois jours, le pavillon n'a jamais été terminé.  Au gré de sa promenade, on croisera quelques sculptures, dont Le Faucheur de Constantin Meunier, Les Bâtisseurs de villes de Charles van der Stappen, et les allégories des saisons de l'entrée Ouest.

La petite tour, un pastiche médiéval de la fin du siècle dernier, a été réalisée pour magnifier les qualités architectoniques de la pierre de Tournai.

 

MUSÉES ROYAUX D'ART ET D'HISTOIRE

 

Ils comptent parmi les plus grands du Continent (140 salles d'exposition !) et offrent un panorama de l'histoire humaine de la préhistoire à nos jours.  Les collections sont extrêmement riches, surtout en ce qui concerne l'Antiquité, les civilisations non européennes et les arts décoratifs (retables et tapisseries).  

L'ancien  Panorama du Caire construit en 1880 par Ernest van Humbeek dans un style arabisant, a été restauré et réaffecté en 1978 en grande mosquée par l'architecte tunisien Boubaker, aux frais de l'Arabie Saoudite.

 

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