Au XIVe siècle, le Coudenberg est une des plus hautes collines dominant la Senne; s'avançant tel un promontoire, son sommet est occupé, aujourd'hui, par la place Royale et celle du Musée. Jadis, le promontoire du Coudenberg était encadré par deux profonds ravins: le Maelbeek coule dans celui de gauche (l'actuelle rue de Ruysbroeck). L'autre ravin se situait à droite du Coudenberg. Il sera remblayé en 1779 et son emplacement est occupé par la place des Palais. Ce ravin descendait vers la Senne par l'actuelle rue Terarken au jourd'hui encaissée entre le Palais des Beaux-Arts et le vieil hôtel Ravenstein. Dans la partie large de ce ravin s'étendait l'étang des Clutinck juste en face de l'actuel palais de Bellevue qui forme l'aile droite du Palais du Roi. Le duc Henri ler de Brabant qui règna de 1190 à 1235 construisit un premier palais embelli cent ans plus tard par ses successeurs Jean II et Jean III. Il se situait sur la place Rovale d'aujourd'hui. Au XVe siècle, Philippe le Bon agrandit ce palais et le dote d'une vaste salle de 17 sur 45 m, dans laquelle, en 1465 se réunirent pour la première fois nos Etats Généraux composés de délégués de la bourgeoisie, du clergé et de la noblesse. Le palais comptait de nombreuses caves et une jolie chapelle où était conservé le Trésor de l'Ordre de la Toison d'Or (aujourd'hui à Vienne). Au XVIle siècle, les archiducs Albert et Isabelle améliorent encore le palais qui sera détruit par un incendie en février 1731. Que faire des ruines du palais? On les rasera en 1772 pour construire l'actuelle place Royale. Mais les architectes se retrouveront devant tout un réseau de caves et de souterrains.Ils en combleront plusieurs pour mieux assurer les fondations des nouveaux immeubles entourant la place. C'est aujourd'hui pour Bruxelles, un patrimoine touristique qui, bien mis en valeur, est passionnant à visiter. On y voit les vestiges d'une superbe chapelle gothique, on parcourt même la rue Isabelle qui fut voûtée au XVIlle siècle. Lorsqu'on parcourt, aujourd'hui, les caves et les souterrains, on y admire la science et le talent des architectes bruxellois d'autrefois. Le choix des pierres, leur taille, leur agencement, le charme des sculptures, c'est tout un univers disparu qui ressuscite, à la lueur des lampes, devant le visiteur émerveillé. L'équipe du professeur Pierre Bonenfant (ULB, histoire de l'art) creuse sous la place depuis 1995. Ces fouilles ont permis de dégager l' Aula Magna, la salle d'apparat où, à 15 ans, Charles-Quint monta sur le trône. Six mètres sous le niveau du sol, on a retrouvé la rue Isabelle, les tours d'angle ainsi que des caves immenses qui constituent un trésor touristique resté bien caché. Une vaste dalle recouvre le site archéologique que l'on peut visiter..
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