Avec le succès international des Six d’Anvers, plus personne n’ignore que la Belgique est un terreau qui voit s’épanouir chaque année de nouveaux talents en matière de stylisme. Créée il y a tout juste dix ans par le ministère de I’Economie de la région de Bruxelles-Capitale, l’association Modo Bruxellae a pour objectif d’assurer la pro motion de la création textile (haute couture et prêt-à-porter) et des accessoires (maroquinerie, bijoux, chapeaux, etc.), bref, de tout ce qui fait vivre la mode à Bruxelles. Dans cette optique, l’association organise, tous les deux ans, un par cours qui invite le grand public à découvrir une sélection de stylistes et de marques, confrontant étudiants, nouvelles griffes reconnues et maisons de mode réputées d’origine bruxelloise, comme Natan, Olivier Strelli, Rue Blanche ou Chine. A l’occasion de ses 175 ans, la maroquinerie Delvaux, une des plus anciennes mai sons belges, apportera à l’événement une dimension encore plus festive. Cela dit, l’attrait de ce parcours réside essentiellement dans la découverte de la géné ration émergente. On connaît déjà les robes de soirées aux matières sen suelles et inattendues de Johanne Riss, la fantaisie de Nicolas Woit, mais cer tains noms restent encore à découvrir : Annemie Verbeke, Azniv Afsar, Bébert ou Sofie d’Hoore, dont les collections renouent avec l’intemporalité et la dis crétion qui valorisent et respectent le corps de la femme. Pour les rencontrer, les visiteurs se procurent un plan reprenant les adresses d’une quarantaine de lieux, souvent inédits, et explorent librement les expositions, ateliers et boutiques dispersés autour de la rue Antoine-Dansaert, le quartier hype de Bruxelles. Au fil des découvertes, on ne peut que relever le caractère original de la mode bruxelloise — notamment l’humour- qui se dégage de la grande variété des créations. C’est bien la preuve que le surréalisme belge n’est pas mort et ne se décèle pas seulement aux cimaises d’un musée !
(«Thulyscope» Automne 2004, ¹ 27)
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