Pour
sauver Bruxelles de
l'asphyxie automobile,
il n'y a guère d'autre choix que le transport public !
C'est avec le constat que déjà
aujourd'hui la ville est déjà trop souvent une ville figée que le plan
Iris va essayer de sauver Bruxelles de l'asphyxie automobile, avec une
circulation qui a dépassé le seuil de saturation.
Mais attention !
Les 400 000 navetteurs
n'opteront pour les transports en commun que s'ils sont fiables,
rapides, confortables, candencés, proches de chez eux et pas trop
chers...
Déjà la quadrature du cercle.
Et n'oublions pas qu'un vrai RER n'est vraiment pas gratuit.
La «dernière
ligne droite» pour le RER ?
Le Conseil de ministres du 20
avril 2001 donne son feu vert au projet d'accord de coopération, à
négocier maintenant avec les Régions: après 10 ans de tergiversations en
tout genre, le dossier RER pourrait finalement sortir du tunnel. A
défaut d'entrer en gare, il entame à tout le moins la dernière ligne
droite.
Pour mémoire, le projet
consiste en une offre intégrée de transports en commun dont l'ossature
est le réseau ferroviaire dans un rayon de 30 kilomètres autour de
Bruxelles. Cette ossature est complétée par un réseau d'autobus rapides
desservant les zones non couvertes par les chemins de fer.
Sur base des travaux du groupe
«RER de haut niveau», qui regroupe des représentants du Fédéral, des
trois sociétés régionales de transport et des Régions, le projet
d'accord reprend les principaux éléments qui fondent le projet. Ainsi,
la configuration du réseau n'a plus bougé puisque le nombre de lignes
ferroviaires affectées au RER est de 9 (contre 6 auparavant).
Le projet aborde également
l'organisation de l'offre, les mesures d'accompagnement du RER et les
dispositions prioritaires. Autant d'éléments qui doivent faire l'objet
de discussions avec différents intervenants puisqu'ils induisent, en
vrac, l'aménagement de gares, de parkings, de sites d'autobus, la mise
en place de certains services annexes de proximité (crèches,), les
extensions de capacité vers Ottignies, Nivelles et Denderleeuw, la
création du tunnel Schuman-Josaphat et la réalisation du «diabolo»
(raccordement de l'aéroport à Louvain et à la ligne anversoise) pour la
desserte de Bruxelles-National.
Ces travaux d'infrastructure
seront financés pour partie par le fonds RER (à concurrence de 65
milliards) et par le plan d'investissement de la SNCB.
En termes d'offre, le projet
parle d'au moins une fréquence minimale de 4 trains par heure en heures
de pointe et de deux trains en heures creuses. Par ailleurs, la SNCB
continue à plancher sur le cahier des charges du matériel roulant comme
prévu par le dernier avenant au contrat de gestion qui pourrait être
acquis via leasing.
Le premier RER devrait être
effectif en 2005, il concernerait les lignes R 4 (Grammont - Malines) et
R 6 (Termonde - Braine-le-Comte), l'infrastructure pouvant déjà
accueillir un réseau express.
Reste maintenant à discuter et
à finaliser l'accord avec les Régions. La ministre des transports,
Isabelle Durant, a dit ne pas vouloir s'enfermer dans un calendrier
précis. Tout au plus escompte-t-elle des premiers résultats pour l'été.
Enfin, pour ce qui est du déficit d'exploitation attendu du réseau,
Isabelle Durant estime qu'il s'inscrira dans le prolongement de l'accord
fédéral relatif à la SNCB, mais laisse cependant la porte ouverte à une
implication régionale en la matière. Une première estimation du déficit
fait état de pertes entre 3 et 5 milliards par an.
par Rachel
Crivellaro
La Libre Belgique 2001