a) les matériaux
Pour la construction d’un pont à haubans, rien n’est laissé au hasard et une
bonne utilisation des matériaux est primordiale pour la sécurité et la
rigidité.
Tout d’abord, l’acier est utilisé pour les haubans, les voussoirs,
l’ancrage, mais aussi pour le tablier ainsi que pour d’autres parties de la
structure soumis à des efforts importants.
L’acier est un alliage de fer et de carbone, il a pour avantage de pouvoir
résister à des efforts de tractions importants.
Mais l’acier a aussi des inconvénients : fragilité aux basses températures,
prédisposition à la fatigue. C’est pourquoi, de nos jours, l’acier est très
bien maîtrisé. Chaque partie du hauban reçoit une triple protection contre
la corrosion (galvanisation,
enrobage de cire pétrolière et gaine en
polyéthylène
extrudé) pour éviter la détérioration du matériel.
Par la suite, le béton est le deuxième produit le plus consommé pour
cette construction.
Le béton actuel est à la base de ciment Portland (1824), cuit dans des fours
à 1450 degrés avec un mélange de roches calcaires, silicieuses et
alumineuses. Sa solidité est le résultat d’une réaction d’hydratation.
De plus, ce matériau présente le gros avantage de pouvoir être employé à
l’état plastique, voir fluide ; il peut donc être coulé en moule de
n’importe quelle forme et il se solidifie ensuite pour devenir comme de la
roche qu’on aurait modelée.
De même, le béton se dégrade lentement et a donc une durée de vie plus ou
moins importante (20 à 100 ans) selon sa composition.
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Le béton résiste aussi très bien aux efforts de compression, mais mal aux
efforts de traction, d’où l’ajout de renforts métalliques ou de renforts
actifs est alors nécessaire.
Ces renforts nécessitent chacun un type de matériel.
D’une part, les renforts métalliques se constituent de béton armé : lui-même
fait à partir de barres d’acier noyées dans le béton, et utilisées dans les
zones soumises à des efforts de traction importants. Malheureusement, celui
– ci présente un inconvénient : il peut se dégrader prématurément sous
l’action de l’oxygène et de l’humidité.
D’autre part, les renforts actifs se constituent de béton précontraint afin
de renforcer le béton, surtout en traction, en y ajoutant des torons en
acier. Le câble est alors préalablement tendu, sur lequel on coule le béton
puis on relâche les câbles pendant la prise : ceux-ci étant élastiques
compriment l’ensemble et le renforce.
Pour les tabliers des ponts à haubans, on utilise cette technique pour
solidariser l’ensemble des voussoirs par une précontrainte longitudinale.
Enfin, on rencontre également d’autres matériaux tels que le bois, la
brique, les pierres, les chaux, ciments et mortiers, ainsi que la terre
armée.
b)
les fondations
Les fondations ont pour but de reporter des charges (poids du pont,
masse...) à un niveau convenable en fonction de la nature du terrain.
Tout d’abord, on distingue deux types de fondations :
- les fondations superficielles
- les fondations profondes
1.
Les fondations superficielles
Si le niveau est proche de la surface du terrain, la fondation est
superficielle. Pour que ce niveau soit proche de la surface du terrain, les
roches doivent être peu fissurées, saines, non désagrégées. C'est ainsi que
sous les pylônes, on trouvera des semelles en béton non armé ou en béton
armé.
2. Les fondations profondes
Si le niveau convenable est très en dessous de la surface du terrain, la
fondation est profonde. Il arrive fréquemment qu'un sol de fondation
présente une couche résistante, non pas en surface mais à une certaine
profondeur. Il est indispensable d'appuyer la masse du pont sur la couche
résistante par l'intermédiaire de pieux ou pilotis. Cependant, dans certains
cas, il n'y a pas de couches résistantes en profondeur, dans ce cas on
plante les pieux dans un matériau pas résistant, le pieu est alors flottant.
Par exemple dans le sable fin, la résistance à l'enfoncement est alors
provoquée par le frottement des couches de terrain sur la surface latérale
du pieu. Par exemple dans la région de Nantes ou de Bayonne on trouve ce
genre de construction. On distingue deux catégories de pieux : les pieux
battus et les pieux forés.
Les pieux battus
Ceux-ci sont enfoncés dans le sol grâce à des « sonnettes de battage »
munies de « moutons batteurs ». Les pieux battus refoulent, au cours du
battage, la matière qui constitue le milieu, ce qui mobilise parfaitement le
frottement latéral qui peut atteindre au maximum la valeur de la butée. Ces
pieux peuvent être préparés à l'avance sous la forme de pieux en béton armé,
en béton précontraint, en bois ou encore en acier. Ils peuvent être de
section carrée, polygonale, circulaire. Ils peuvent être creux ou pleins.
Leur pied a le plus souvent la forme d'une pyramide mais parfois la partie
inférieure comporte un bulbe pour augmenter la surface d'appui. La
difficulté principale pour les pieux préfabriqués réside dans la
détermination de la longueur des pieux avant le chantier. Cependant au début
du chantier on exécute des pieux d'essai qui permettent de préciser leur
longueur. On peut également battre le sol pour exactement adapter la
longueur du pieu au terrain.
Les pieux forés
Ceux ci sont réalisés par extraction du sol et bétonnage en place. L'intérêt
des pieux forés est de permettre la traversée de couches dures d'épaisseur
insuffisantes sur lesquelles s'arrêtaient éventuellement des pieux battus.
Le forage peut être exécuté mécaniquement ou à la main. Certaines machines
permettent de réaliser à la base un élargissement de la section appelé patte
d'éléphant et permet d'augmenter l'effet de pointe. L'emploi des techniques
pétrolières permet, dans certains cas, de se passer de tubage en injectant
dans le forage des boues à base d'argiles qui assurent le double rôle
suivant:
- équilibrer la poussée des terres
par leur densité
- stabiliser la paroi des forages par la formation d'une couche
superficielle d'argile.
La mise en place du béton exige de grandes précautions pour qu'il n'y ait
pas de mélange avec la boue. Il faut carotter un certain nombre de pieux
pour vérifier l'intégrité de la colonne de béton. Ces carottages permettent
aussi de s'assurer du contact parfait du pieu avec le sol de fondations et
de vérifier que le béton n'a pas été délavé par les eaux souterraines ou
soulevé par l'arrachage du tube. Si le sol est le siège soit d'eaux
circulante, très pures, soit d'eaux agressives chargées en sulfates ou en
matières organiques, il faut utiliser des ciments spéciaux, résistant à
l'action dissolvante ou à l'agressivité de ces eaux. Les pieux pourront être
ferraillés sur toute leur hauteur ou simplement en tête, pour assurer leur
liaison avec les massifs de fondation. Dans les régions de vent ou de
poussée des terres, la reprise des efforts horizontaux est assurée en
général par des pieux inclinés de 1 à 20 % et par des pieux armés de gros
diamètre. Lorsque les pieux sont rassemblés par trois ou plus, ils sont
couronnés par un massif unique. Lorsque leur nombre est inférieur à trois,
les pieux sont réunis en tête par un massif unique et entrecroisés dans la
direction perpendiculaire.
En voici quelques explications afin de mieux comprendre :
Voici les trois cas de sol possibles :
-
pour un bon sol :
Ici, les fondations sont posées directement sur un sol stable.
Cette solution est la moins coûteuse. La fondation est appelée ici « semelle ».
-
pour un sol mauvais puis bon :
Ici, le bon sol est assez profond.
On pose quatre pieux dans le mauvais sol instable jusqu’à atteindre le bon
sol.
La fondation repose finalement sur un sol stable.
Cette solution est assez coûteuse.
-
quand il n’y a pas de bon sol
Ici, il n’y a que du sol instable. Pour que le pylône puisse résister à une
très grande force de compression, il faut placer de très nombreux pieux.
Ainsi, il y a beaucoup de frottements et la structure devient stable.
Cette solution est extrêmement coûteuse.
On tient à préciser que les sols instables sont constitués d’argile ou de
limon.
Au contraire, les sols stables sont constitués de calcaire, de granite ou de
gneiss.
c) l’élévation des piles
d) le lançage du tablier
Ayant une grande distance entre les pylônes, et le tablier devant supporter
le passage des véhicules sans s'affaisser ou s'écrouler, on ne peut pas
fabriquer un tablier en béton. En effet sur de grandes distances ce matériau
cède sous son propre poids et celui des véhicules.
De plus, le tablier du pont travaille en compression et en flexion. C’est
pourquoi, le rapport de prix entre l’acier de structure et le béton avec les
haubans détermine le choix du matériau composant le tablier :
·Béton jusqu’à la portée d’environ 300m
·Mixte acier – béton jusqu’à 500m environ
·Tout acier au-delà de 500m
e)
le clavage
Afin de réaliser la liaison entre les deux parties d’ouvrages construites
indépendamment, on réalise une mise en place du voussoir central ou la
liaison à mi-travée.
f)
l’installation des pylônes
Par la suite, les pylônes sont dressés sur le tablier grâce à des machines
(grues…)
g)
le haubanage
Une fois les pylônes installés, la mise en place des haubans s’effectue :
c’est le haubanage.
h)
la pose de l’enrobé
Enfin, la dernière étape de construction est la pose de l’enrobé consistant à bitumer la route.
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