Même si la pratique «managériale» existe depuis que les hommes font société,
la formalisation du « management » est relativement récente.
Dans son acception actuelle, on peut retenir comme définition du management
celle de T.T. Paterson dans son ouvrage, Théorie du management, paru chez
Gauthier-Villars en 1969 : « Mise en œuvre et coordination des fonctions et
des personnes qui remplissent ces fonctions de façon à atteindre un but
donné ». Extrait de, Le management durable, Astouric A., Chronique Sociale,
2004
Fin du
XIXe siècle et début du
XXe siècle,
Plusieurs précurseurs méritent d'être signalés :
Selon les idées émises par Henri Fayol, dans son ouvrage
Administration
industrielle et générale paru en 1916, le management est porté par une
fonction transversale qu'il nomme « Fonction administrative » et qui a pour
objectif de veiller aux cinq grandes fonctions spécifiques et verticales que
sont :
·
Fonction technique : produire, transformer et fabriquer;
·
Fonction commerciale : achat, vente et échange;
·
Fonction financière : rechercher et utiliser de façon optimale les capitaux;
·
Fonction de sécurité : protection des personnes et des biens;
·
Fonction comptable : calcul de paie et des statistiques (recensement des
actifs et du patrimoine).
De même, Fayol indique que le management suppose que ceux qu'il appelle les
« administrateurs » soient capables de mettre en œuvre la palette des
compétences essentielles, à savoir : «Prévoir. Organiser. Commander.
Coordonner. Contrôler.» Le souci de précision et de rationalité doit donc
présider dans l'administration et l'organisation bureaucratique. Il comprend
que le prix des approvisionnements, la fiabilité des outils, la disposition
des lieux de travail et la qualité de l'encadrement comptent tout autant que
la quantité produite par l'entreprise.
Ainsi nait « l'administration moderne », qu'on préfère désigner sous le
terme – plus dynamique et moins connoté – de « gestion ». Le travail du
dirigeant n'échappe dès lors plus à la systématisation : chaque élément doit
être optimisé, depuis la prévision jusqu'au contrôle en passant par la
décision.
On reconnaît sous les principes de gestion énoncés par Fayol (prévoir,
organiser, commander, coordonner et contrôler) les termes repris aujourd'hui
sous l'acronyme « PODC »: « Planifier. Organiser. Diriger.
Contrôler. » (voir Roue de Deming).
Frederick Taylor propose le concept d'organisation scientifique du travail
tendant vers une one best way. Celui-ci repose sur la décomposition
du travail en gestes élémentaires chronométrés et organisés rationnellement
pour former une chaîne de production. Taylor désirait appliquer les
principes généraux d'amélioration de la productivité par la division du
travail à l'entreprise qu'Adam Smith avait soulignés (avant lui Platon au
niveau de la société).
En France, Louis Renault s'efforce de réorganiser les méthodes de travail
dans son entreprise et réalise les premières tentatives de travail à la
chaîne dans le secteur automobile. Aux États-Unis, Henry Ford développe le
système fordiste et apporte la preuve qu'une augmentation des rendements
peut être obtenue par des réorganisations mais aussi en contrepartie de bons
salaires.
Le facteur humain devient progressivement un thème de recherche pour le
management.
Rapidement après les années 1930, avec Elton Mayo par exemple, le management
s'inspire de la psychologie avec la prise en compte de l'effet Hawthorne
(effet psychologique d'être l'objet d'une attention spéciale).
L'analyse du pouvoir auprès de sociologues comme par exemple Max Weber et
Michel Crozier, puis de la stratégie de l'entreprise sont enfin devenus des
thèmes de management que des auteurs comme Peter Drucker, Henry Mintzberg et
Michael Porter parmi d'autres, ont participé à explorer.
Le "Management Moderne" "s’intéresse davantage aux problématiques concrètes
de motivation, d’adhésion et d’intégration des individus".
Il a pour objet de "transformer la Vision Managériale" afin de "répondre aux
problématiques nouvelles du management dans les contextes modernes".
"L’organisation taylorienne par fonctions est encore trop présente dans nos
organisations". Et ce, "malgré tous les efforts consentis". "Le modèle doit
évoluer autant en douceur qu’en profondeur", indique Michel Nekourouh.
Les approches épistémologiques de management se sont diversifiées durant la
même période
·
L'économie des organisations qui s'efforce de relier celles-ci avec
l'économie générale.
·
et la sociologie des organisations qui s'attache à comprendre la cohérence
intime de chaque organisation.
Au carrefour de ces deux domaines, le management cherche par un juste
mélange à trouver la voie d'amélioration de l'organisation :
- en s'inspirant de modèles-types d'entreprise
- mais aussi en sélectionnant les leviers spécifiques pertinents (bonnes
pratiques, outils et méthodes de gestion).
Le management réunit finalement la gestion des ressources humaines, et plus
globalement la gestion de l'organisation. |