Management et stratégie
La stratégie d'entreprise est le
choix d'orientation à long terme de l'entreprise et des options qui lui
permettent de s'insérer dans son environnement. Elle constitue donc l'art de
diriger l'organisation et les hommes de l'entreprise d'un point de vue long
terme et extérieur. Définir une stratégie consiste à déterminer les buts et
objectifs qui seront poursuivis, à choisir les actions à mettre en œuvre
ainsi que les ressources à mobiliser. La prise de décision est précédée par
une phase de diagnostic et suivie par une phase de mise en œuvre. La
stratégie peut être envisagée selon deux niveaux : la formulation
stratégique et le management stratégique. La formulation stratégique a pour
objet de structurer la démarche de réflexion des dirigeants pour arriver à
des choix stratégiques. Le management concerne les conditions de mise en
œuvre de ces choix et l'organisation des actions collectives qui permettront
d'obtenir la performance attendue.
Les problèmes doivent être résolus
« durablement », c'est-à-dire positionner l'entreprise dans des conditions
où une performance accrue a plus de chance d'apparaître. D'où l'importance
de la stratégie qui peut assurer la capacité d'anticipation de l'entreprise.
Dans la pratique, la stratégie donne généralement lieu à la planification
d'actions pour atteindre des objectifs précis sur une période donnée. Tous
les outils de la gestion courante vont permettre au gestionnaire d'atteindre
les objectifs définis dans le cadre de la vision stratégique de
l'entreprise. Chaque petite décision prise sur le plan financier,
économique, marketing, de la clientèle et autres, fait partie d'un ensemble
plus large que l'on nommera management opérationnel. Le management devra
rester conscient des limites du pouvoir prédictif de la stratégie relative à
toute prise de décision (auto-réalisation de la stratégie, difficultés à
faire accepter le changement...) et de son coût.
La Direction de la Stratégie
statue sur les offres à long terme et donc les activités de l'entreprise qui
généreront la satisfaction du client, avec la meilleure marge, le meilleur
potentiel, et le minimum de risques. La Direction de la Stratégie participe
aux décisions de politique industrielle à l'échelle d'un pays, d'une région,
etc. La Direction de la Stratégie connaît les organismes de recherche et la
politique étatique à l’égard de ces organismes et leur orientation en termes
de recherche.
Management et gouvernance
La gouvernance est l'ensemble des
mécanismes qui contribuent à aligner la réalité du fonctionnement d'une
organisation sur les objectifs qui lui sont assignés. Les attentes des
parties prenantes et les conflits sur les objectifs à assigner à
l'organisation peuvent se manifester en dehors des structures classiques de
gouvernance (assemblée générale, conseil d'administration et direction
générale). C'est en ce sens que la construction par le management des
structures de gouvernance est particulièrement complexe.
Le management fait appel à l'audit
interne et au contrôle de gestion pour collecter, traiter, remonter et
valider l'information de gestion. Ces informations, essentielles au pilotage
de l'organisation, contribuent aussi à la réduction de l'asymétrie
d'information entre les parties prenantes. Par cette réduction, il est donc
possible d'envisager une diminution des conflits et des rapports de force au
sein de l'entreprise source parfois d'inefficacité. C'est en reliant les
processus aux différentes parties prenantes que l'entreprise peut assurer sa
cohésion et sa cohérence. Le modèle du tableau de bord prospectif (balanced
scorecard) constitue un exemple d'approche formalisée pour intégrer et
gérer simultanément les différentes facettes d'un processus.
L'entreprise a une responsabilité
par les décisions qu'elle prend et les actions qu'elle met en œuvre. Mais
cette responsabilité doit aussi se rendre visible par l'information que
l'entreprise transmet aux diverses parties prenantes. Comme toute
responsabilité, celle-ci repose sur la prise en compte de l'éthique dans les
relations avec les autres.
En effet, le comportement des
managers ont des répercussions directes sur leurs subordonnés, et ainsi, sur
les résultats de l'entreprise. C'est ainsi que, depuis le début du vingtième
siècle, le management analyse les répercussions qui découlent des types de
leadership.
Pour développer ce type de
gestion, le Management équitable recouvre un certain nombre de pratiques de
management fondées sur le principe d’un juste équilibre entre la performance
économique et opérationnelle de l’entreprise et l’épanouissement personnel
au travail. Il place la personne humaine au cœur des préoccupations de
l’entreprise en proposant un traitement équitable, respectueux des droits de
chacun et porteur de bien-être social.
Management et système d'information
Un des objectifs du management est
la gestion de l'organisation de l'entreprise afin de générer des synergies
par un certain alignement stratégique. Pour atteindre cet objectif, il est
nécessaire de réaliser la coordination des flux physiques et immatériels qui
traversent l'entreprise. Les flux physiques matériels sont normalement sous
la responsabilité du service logistique. Le service des ressources humaines
gère les flux de capital humain. Les flux d'informations par nature
immatériels sont sous la responsabilité de la direction des systèmes
d'information (DSI) qui gère le management du système d'information de
l'entreprise et assure l'urbanisation du système d'information. En
management du système d'information, la gestion de données concerne aussi
spécifiquement des ressources numériques.
Parmi les outils des services
informatiques des grandes entreprises, les ERP (Enterprise Resource
Planning) ou PGI (Progiciel de gestion intégré) permettent le management
global d'une entreprise. En effet, ces outils offrent une couverture de
management qui englobent l'ensemble des services d'une entreprise. Ils sont
disponibles, aussi bien pour les très grandes entreprises que pour les
PME/PMI du fait d'une augmentation de la standardisation des systèmes et
donc une baisse sensible du prix d'achat et de maintenance. Il est également
possible, en s'appuyant sur une architecture orientée services de faire
communiquer de façon souple et réaliser un couplage des systèmes de PGI
(dédiés à des PME/PMI ou à des filiales) et un ERP central couvrant
l'ensemble de l'entreprise. L'intérêt de ces systèmes est d'abord une
uniformisation par l'intégration et la dématérialisation des informations.
En effet, l'objet de la création d'une base de donnée est surtout de créer
une unicité de l'information en termes de format et parfois de
centralisation des données (relativement au niveau de sécurité ou de qualité
négocié entre les métiers et attendu par le système : il faut alors
augmenter le niveau de redondance de l'information pour limiter le risque ou
la baisse de qualité de service). Le système nécessite aussi de réussir la
mutualisation des processus métiers en exerçant l'interopérabilité attendue.
Cependant, celle-ci a aussi un coût en termes de parc matériel (besoin de
puissance de calcul, capacité de stockage des entrepôts de données, âge
moyen des serveurs) et de parc applicatifs (nombre de système technique et
complexité de l'interconnexion). Le choix d'un système d'information intégré
est donc au cœur de la question de l'externalisation. Faut-il externaliser
cette fonction du fait de son coût et du niveau d'expertise attendu ? Le
choix doit être relativisé avec le niveau de dépendance et de perte de
confidentialité qu'implique l'externalisation du système d'information et la
perte d'opportunité en termes d'augmentation de la valeur de l'entreprise.
Management et microéconomie
La microéconomie part d'une
analyse des marchés voire d'études de marché dont elle déduit des fonctions
mathématiques. Elle cherche à préciser les conditions d'équilibre de l'offre
et la demande sur le marché par l'outil mathématique en prenant en compte au
maximum la rationalité limitée des acteurs dans les situations de marché.
Elle se situe principalement en dehors de l'entreprise qui n'est qu'un
acteur du marché. Comme a pu le souligner Henry Mintzberg, le management,
1988</ref>. Plus les situations deviennent réelles et plus le travail
mathématique doit devenir intense, long et coûteux. Ce qui est l'inverse de
l'intention du management. Celui-ci se situe dans l'entreprise qu'il s'agit
de gérer de façon optimale, même si H. Simon a montré que cette recherche
d'optimisation s'inscrit dans une rationalité limitée. Il reste que la
microéconomie peut rester un outil pour les très grosses entreprises et
surtout pour l'État cherchant à faire des études ponctuelles à partir
d'études de marché, permettant ensuite d'élaborer certaines fonctions
explicatives des évolutions des prix et des quantités produites et
échangées.
Management et finance
Dans le cadre de la gestion, la
finance est un domaine de management dont l'objet se caractérise au niveau
stratégique par une recherche d'optimisation de la valeur de l'entreprise et
donc particulièrement de l'intérêt des apporteurs de capitaux. Cette
distinction, par rapport aux autres domaines du management, permet à la
finance par l'usage de postulats spécifiques (HEM par exemple...) de pouvoir
prendre des décisions à partir de modèles fortement mathématisés et donc
utilisés à grande échelle à moindre coût, tout en maintenant un niveau de
pertinence élevé. La finance comportementale relativise ce point par la
remarque d'existence de biais cognitifs. Ce qui caractérise aussi réellement
la finance des autres outils de management est le fait qu'elle cherche à
fournir une information dirigée non pas systématiquement à l'interne, mais
plutôt vers certaines parties prenantes dans le cadre de la gouvernance
d'entreprise. L'échelle d'analyse n'est donc pas toujours la même à juste
titre. Cette problématique prend tout son sens dans les entreprises à
stratégies ou organisations complexes (sous-traitants, structures
politisées...) nécessitant surtout des approches non financières. De plus la
finance se caractérise par l'usage traditionnel d'analyses basées sur le
risque et les flux de trésorerie afin d'éviter certaines illusions
financières et biais d'autres étalons de mesure. Dans le cas d'analyse
financière des groupes, il sera nécessaire de réaliser des retraitements
importants qui peuvent finir par alourdir considérablement le coût du
contrôle des parties prenantes.
Management et suicide
Conformément à la règle selon
laquelle il faut "expliquer le social par le social", Émile Durkheim utilise la méthode des variations concomitantes, afin
d'établir un lien entre le suicide et d'autres faits sociaux. Le management
a pour objet la mise sous tension de l'organisation et par conséquent il
peut être une cause de suicide si les responsables ne prennent pas en compte
les sensibilités des divers partenaires de l'entreprise.
Émile Durkheim distingue certains
types de suicides pouvant être reliés au management :
·
Le suicide altruiste et fataliste : Le management peut diminuer le degré
d'intégration à un groupe social de référence d'un subordonné par la
comparaison de résultats et sa divulgation au reste du groupe. Si le
subordonné ne vit que par le groupe, cette situation peut entraîner un
suicide.
·
Le suicide anomique : Ce suicide n'est pas lié au management, car il est dû
à un relâchement des normes sociales. Il peut néanmoins être causé par le
fait de mal vivre un chômage ou une mise à la retraite.
·
Le suicide égoïste : Ce suicide n'est pas lié au management, car il est dû
au besoin de s'affirmer en opposition au groupe.
Il est difficile de lier
statistiquement le management et le taux de suicide, car les causes peuvent
être externes à la vie dans l'entreprise. Il semble néanmoins prouvé que le
besoin d'être intégré à un groupe peut causer un suicide par l'usage du
management. Le résultat peut représenter un stigmate pour qui ne sait pas
éloigner son identité sociale virtuelle et réelle. Le management doit donc
intégrer ce risque et revoir sa communication interne par un audit interne
préalable et une
gestion des ressources humaines responsable (durable).
Management et productivité
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L'effet du management sur la
productivité des entreprises est généralement difficile à estimer. Dans une
étude publiée en 2013 dans le Quarterly Journal of Economics,
Nicholas Bloom et ses co-auteurs présentent les conclusions d'une expérience
contrôlée menée en Inde dans laquelle ils ont offert à un groupe
d'entreprises tirées au hasard un service de conseil pour améliorer leurs
pratiques managériales. En comparant, les performances de ces entreprises
avec les entreprises appartenant au groupe de contrôle, ils peuvent
identifier l'effet des innovations managériales sur la productivité. Cette
étude montre que la productivité a augmenté de 17 % en un an dans les
entreprises ayant bénéficié du conseil en management. |