La turbine à vapeur est une machine à vapeur rotative qui comprend essentiellement un générateur de vapeur,  composé d'une chaudière et d'un foyer, là turbine proprement dite, un condenseur où vient se condenser la vapeur qui a travaillé et une pompe qui aspire l'eau condensée 'et la refoule à la chaudière.

Dans la turbine à vapeur, la vapeur commence par se détendre dynamiquement dans une tuyère (fig.), en acquérant de la vitesse, puis vient frapper les aubes d'une roue à qui elle cède sa force vive, en créant un couple. Il y a donc d'abord transformation d'énergie thermique en énergie cinétique dans la tuyère, puis d'énergie cinétique en travail dans la roue de la turbine. Lorsque la totalité de la transformation en force vive s'opère dans les tuyères fixes, la turbine est dite à action ; si au contraire la détente dans les tuyères n'est que partielle et qu'elle se poursuive dans l'aubage mobile, la turbine est dite à réaction. Le degré de réaction est le rapport de la force vive produite dans l'aubage mobile à la force vive totale.

 On distingue aussi les turbines d'après la direction générale de l'écoulement de la vapeur dans la machine. Lorsque celle-ci s'écoule suivant un cylindre parallèle à l'axe de rotation, la turbine est dite hélicoïdale ou axiale. Si elle s'écoule suivant un plan perpendiculaire à l'axe, la turbine est dite centrifuge ou radiale.

On peut classer les turbines suivant la manière dont on emploie la vapeur. Dans la turbine ploie la vapeur. Dans la turbine à condenseur, la plus répandue, on utilise toute la chute thermique disponible depuis la sortie de la chaudière jusqu'au condenseur. Dans certaines turbines modernes, de grande puissance, la pression de la vapeur va jusqu'à 300 bars et sa température à 620°C. Lorsque la pression est très élevée, le rapport de détente est considérable et comme la température de surchauffe est limitée par des considérations de résistances des matériaux, dans les derniers étages, on pénètre assez profondément dans le domaine de la vapeur saturée. Dès que l'humidité de la vapeur dépasse 10 à 12%, non seulement les gouttelettes d'eau qui se forment freinent la rotation des roues et abaissent ainsi le rendement, mais elles provoquent, l'usure de l'aubage mobile. Pour y remédier, on est conduit à pratiquer la resurchauffe qui consiste à soutirer totalement la vapeur de la turbine, en point convenable, à la surchauffer à nouveau sous pression constante et à la ramener à l'étage suivant.

Les turbines à condenseur sont employées surtout à la production thermique de l'énergie électrique. La vitesse est habituellement normalisée à 3 000 tr/mn, de telle sorte que la turbine puisse être directement accouplée à l'alternateur, sans engrenages démultiplicateurs. On réalise couramment des unités de 250 000 kw.

Dans les turbines à contrepression, on évacue la vapeur sous des pressions et des températures relativement élevées, en vue de son emploi à des usages industriels (industrie chimique et autres). Au lieu de préparer directement la vapeur nécessaire aux besoins de la fabrication, on trouve plus avantageux de produire une vapeur plus chaude, dont la détente dans la turbine fournit, du même coup, la force motrice néces­saire à l'usine.

Dans les turbines à soutirage, on utilise un condenseur, mais on soutire, en un point approprié de la turbine, la vapeur destinée aux emplois industriels. Le soutirage peut se faire en plusieurs points, si l'on a besoin de plusieurs températures de la vapeur. Dans ce dernier cas, on emploie parfois simultanément le soutirage et la contrepression.

Le principal emploi de la turbine à vapeur est la production de l'énergie électrique, mais cet emploi est loin d'être le seul. Dans la navigation maritime, la turbine à vapeur est de plus en plus répandue, surtout lorsqu'on a besoin d'une grande puissance. Dans ce cas, il est nécessaire d'employer des réducteurs de vitesse pour commander les hélices. La marche arrière s'obtient soit avec des étages spéciaux, qui tournent à vide en marche avant, soit avec une turbine spéciale.

Les petites turbines se composent généralement d'une seule roue à action avec un, deux ou trois étages de vitesses et sont utilisées pour différentes servitudes (éclairages des locomotives, par exemple).