Le terme management vient de
l’anglais to manage (diriger) mais fut emprunté à l’italien
maneggiare qui signifie manier, diriger, manœuvrer. En langue française, on
a abusivement traduit management par gestion (de gérer). En effet,
pour de nombreux auteurs : on gère des choses mais on dirige (manage)
des personnes.
Le management peut être ainsi
défini : « Savoir exactement ce que l’on veut que le personnel fasse et
veiller à ce qu’il le fasse de la meilleure manière et au moindre coûl. »
(Taylor).
Historiquement, deux courants de
pensées extrêmes vont s’opposer : l’école classique (Taylor, Ford, Fayol,
Weber) qui va tenter de faire du management une science universelle en
recherchant la meilleure façon de manager alors que pour d’autres
théoriciens, dont Mintzberg, le management est un art complexe où coexistent
de multiples pratiques déterminées par de nombreux facteurs.
A. Les problèmes auxquels le management est confronté
Le management doit permettre de
garder la maîtrise de l’entreprise afin de garantir l’atteinte des objectifs
définis.
Plusieurs facteurs internes et
externes remettent en cause la cohérence et la cohésion au sein de
l’entreprise ; le manager doit les prendre en compte afin d’éviter qu’ils ne
détournent l’entreprise de sa finalité.
Parmi ces facteurs on peut citer :
·
Les différentes stratégies des acteurs (Crozier et Friedberg) : l’entreprise
est un construit social où interagissent différents acteurs ayant des
stratégies et des objectifs particuliers ; chacun essayant d’atteindre ses
propres objectifs, d’augmenter ses marges de liberté et de réduire les zones
d’incertitude. Le management doit chercher à faire converger les intérêts
particuliers vers l’intérêt collectif (celui de l’entreprise)
via des
processus et mécanismes.
·
La cohérence entre la stratégie et les actions : lors du déploiement de la
stratégie définie par les managers, ces derniers doivent contrôler la
cohérence entre les actions mises en œuvre et l’intention stratégique.
·
Les différents horizons temporels : le temps de l’entreprise est divisé en
plusieurs horizons : long terme, moyen terme et court terme. 11 peut arriver
que les objectifs de long terme (par exemple la pérennité) s’opposent à un
objectif de rentabilité financière à court terme. Le management doit donc
s’efforcer de réconcilier ces horizons temporels.
·
La décentralisation et le risque d’incohérence organisationnelle : la mise
en œuvre de la stratégie implique souvent une division du travail dans le
cadre d’un processus de délégation/décentralisation. Une telle démarche est
porteuse d’un risque de dilution du pouvoir et des responsabilités mais
aussi d’incohérence organisationnelle. Le management est chargé de mettre en
œuvre les mécanismes intégrateurs qui vont préserver la cohérence de
l’entreprise. Il doit aussi
réfléchir aux méthodes d’évaluation afin de préserver l’autonomie des
acteurs tout en prenant en compte la dimension collective de la performance.
B. Les activités du management
En France, un des pères du
management est Henri Fayol qui présente sans la définir la fonction
d’administration des entreprises qu’il délimite à cinq opérations :
prévoyance (planification), organisation, commandement, coordination et
contrôle.
Remarque L’administration est elle-même une des six fonctions interdépendantes de
toute entreprise : fonctions technique, commerciale, financière, de
sécurité, de comptabilité et d’administration.
Dans la distinction de finalités
qu’il fait entre ces six fonctions, Fayol introduit déjà la singularité du
management : « Tandis que les autres fonctions mettent enjeu la matière et
les machines, la fonction administrative n’agit que sur le personnel. ». Un
manager fixe des objectifs pour l’entreprise, pour soi et pour les personnes
qu’il a sous sa responsabilité dans le cadre d’un processus de
délégation/décentralisation.
Il
confie donc à d’autres le soin d’atteindre les objectifs fixés par
lui. Le manager doit donc mettre en place des processus et utiliser des
outils pour évaluer l’efficacité de cette délégation et contrôler l’atteinte
des objectifs.
On peut classer les multiples
activités du management en quatre catégories :
·
La finalisation : elle consiste à définir les finalités, les buts et les
objectifs notamment dans le cadre de la planification stratégique.
Remarque
La planification se déroule en
plusieurs étapes :
1. La formulation du plan stratégique.
2. La formulation des plans opérationnels (mise en œuvre de la vision
stratégique) sur la base des DAS (domaines d’activité stratégique) en
identifiant les FCS (facteurs clés de succès) nécessaires à l’atteinte des
objectifs.
3. La formulation des programmes : impacts sur les FCS, les moyens, le
calendrier et les résultats espérés.
4. Ces programmes sont traduits sous la forme de compte de résultat
prévisionnel.
5. Budget : plan d’action détaillé à court terme.
·
Le choix d’une organisation : la
structure.
·
La mise sous tension de
l’entreprise ou l’activation grâce à : la motivation, à l’implication et à
la responsabilisation des ressources humaines ; au style de commandement et
de style de direction.
·
Le contrôle.
II.
Compléments
Pendant de longues années
d’enquête, Mintzberg a observé les activités réelles des managers et a pu
constater qu’en réalité elles s’articulaient autour de trois grands pôles :
·
Activités de contact et interpersonnelles : le manager représente
l’entreprise à l’extérieur, il motive ses collaborateurs et assure leur
liaison.
·
Activités d’information : le manager a une activité de veille
informationnelle, il diffuse l’information en interne et il communique en
externe.
·
Activités de décisions : le manager gère les dysfonctionnements, alloue les
ressources au sein de l’entreprise et il négocie en interne et en externe.
Application
Énoncé
Dans une entreprise, il existe de
multiples facteurs d’incohérence et de désintégration qui peuvent à terme
briser son unité politique et la détourner de ses objectifs stratégiques.
Identifier les mécanismes d’intégration à même de préserver l’unité
politique de l’entreprise ?
Solution
·
L’intervention du supérieur hiérarchique qui préserve la cohésion dans
l’action.
·
Création de comités ou groupes de travail.
·
Désignation d’un responsable de projet, de produit, de processus...
·
Les procédures qui définissent un certain nombre de règles garantes d’un
minimum de cohérence.
·
Définir un objectif commun et le piloter globalement en articulant les
contributions de chaque acteur.
·
Grâce à la culture d’entreprise, développer des normes et valeurs communes à
tous.
·
La formation.
·
Une rémunération en partie basée sur la performance collective. |