· Selon Henri Fayol, la fonction de direction consiste à
« commander aux hommes pour obtenir que les objectifs préalablement définis
soient atteints ». Pour accomplir cette fonction de direction les
dirigeants doivent exécuter cinq séries de tâches :
·
prévoir
: anticiper l’avenir et préparer l’entreprise à
s’adapter aux changements,
· organiser
: répartir les moyens financiers, techniques et humains
pour la réalisation des objectifs de l’entreprise,
·
commander
: harmoniser l’effort collectif pour la réalisation des
plans prédéfinis,
·
coordonner
: concilier les activités de l’ensemble de l’entreprise
pour que toutes les fonctions travaillent à la réalisation des mêmes
objectifs
·
contrôler
: vérifier si les objectifs sont ou non réalisés.
· La fonction de direction se fonde sur l’exercice d'un
pouvoir. Max Weber distingue le pouvoir et l’autorité. Le
pouvoir
est la capacité d’un individu ou d’un groupe
d’individus à forcer l’obéissance aux ordres, il implique de ce fait un
système de sanction/récompense.
L’autorité
est l’aptitude à faire observer les ordres
volontairement et sans contrainte. Le subordonné les accepte parce qu’il
les considère comme légitimes.
· Tout dirigeant adopte un style de direction qui
conditionne ses relations avec ses subordonnés.
A.
Fondement et manifestations du pouvoir
· À l’origine, le détenteur du pouvoir est le créateur,
le propriétaire de l’entreprise, c’est-à-dire, l’entrepreneur. En effet il
détient le capital et assume le risque. L’essor de l’industrialisation, la
complexité des affaires, les compétences spécifiques font apparaître les
dirigeants non-propriétaires spécialistes du management. Propriété et
direction deviennent des fonctions séparées et apparaît ce que l’on appelle
le
pouvoir managérial
et qui est légitimé par la compétence technique des dirigeants
qui assurent le développement de l’entreprise, garantissent le versement de
dividendes aux détenteurs de capitaux et contribuent l’augmentation de la
valeur patrimoniale.
· Max Weber montre que le
pouvoir doit reposer sur une autorité
pour que la domination
soit acceptée. Cette autorité se manifeste de trois façons différentes :
·
l'autorité charismatique
: ce sont les qualités personnelles du leader qui
légitiment l'autorité. Elle est donc instable car elle disparaît avec
l’individu et pose alors le problème de la succession et de la pérennité du
système d'autorité ;
·
l'autorité traditionnelle
: ce sont les précédents et les usages qui légitiment
l’autorité, elle est fixée par la coutume et peut donc à un moment donné
être contestée ;
·
l’autorité rationnelle légale
: ce sont des règles et des procédures impersonnelles
et non les caractéristiques propres à un individu qui la légitime. Ce
système d'autorité est la forme la plus efficace car la structure est
rationnelle (tout est prévu, calculé) et légale car les règles s’appliquent
à tous et l’incertitude est éliminée. Ce type d’autorité l’organisation
idéale selon Max Weber : la bureaucratie.
B. Les styles d’exercice du pouvoir
· Certaines études ont mis en évidence les traits de
personnalité propres au leader et que certains individus possèdent à des
degrés variables :
·
le leader est généralement le membre le plus
représentatif des opinions et de l'orientation du groupe ;
·
il est adopté en fonction de son efficacité et de sa
participation active à la tâche entreprise ;
·
il est le membre le plus apprécié pour sa sociabilité
et jouit ainsi d’une certaine popularité.
· Le style de direction apparaît comme la résultante de
différents paramètres : certains traits de la personnalité qui distinguent
les leaders des non-leaders, une situation particulière (c’est l’occasion
qui crée le leader), les attentes du groupe. Le style de direction est un
des éléments fondamentaux de la performance de l’entreprise, différents
courants de recherche s’y sont en conséquence intéressé.
· R.
Likert
a défini les styles de commandement en fonction de deux
variables : le degré de complexité de la technologie et les besoins d’être
et de devenir du personnel. En croisant ces deux critères d’analyse, Likert
parvient à distinguer quatre styles de direction :
· le style autoritaire
: pas de consultation du subordonné, communication à
sens unique, incitation par la crainte et la sanction ;
·
le style paternaliste
: faible décentralisation pour les décisions,
incitation par un système de menaces/récompenses
·
le style consultatif
: consultation en faux-semblant, communication à double
sens, travail en équipe ;
· le style participatif
: équipes d’individus contribuant à la prise de
décision, forte coopération, circulation libre de l’information.
Le style participatif permet une meilleure
satisfaction des besoins, il convient donc de le retenir.
· D. Mac Gregor
a démontré que le choix entre ces deux théories (X et
Y) dépend de la personnalité du chef, mais aussi de celle de ses
subordonnés. La théorie X correspond au fonctionnement proposé par l’OST et
la théorie Y à celui proposé par l’école des relations humaines.
·
la théorie X
considère que les salariés n’aiment pas leur travail,
sont paresseux et se soucient exclusivement de leur salaire. Elle conduit à
un style de commandement centralisé et autoritaire, avec des procédures de
contrôle tatillonnes.
·
la théorie Y
considère que l’homme recherche l’épanouissement dans
son travail, qu’il souhaite avoir des responsabilités et participer à la
gestion de l’entreprise. Cette théorie conduit à instaurer une direction
participative.
Un chef « démocratique » peut néanmoins
être obligé d’utiliser la théorie X si les salariés ne souhaitent pas
prendre de responsabilités.
· La grille managériale de Blake et Mouton
(1962)
: ces deux auteurs ont caractérisé les
différents modes de management en fonction de deux variables :
·
l’intérêt pour la production
qui se traduit par la qualité des décisions prises, par
le nombre de produits nouveaux lancés par l’entreprise, par la rationalité
et la répartition du travail.
·
l’intérêt pour le personnel
qui se manifeste par le degré de motivation, par les
rapports de confiance établis entre le cadre et ses subordonnés, par la
politique salariale, par le bon climat social.
Ces deux variables ont été notées de I à 9
permettant de définir 81 types de commandement :
Source : d’après Blake et Mouton.
Cependant Blake et Mouton ont axé leur
conclusion sur cinq modes :
le management appauvri (1,1)
qui est à éviter car il
constituerait une source de conflit du fait de la passivité du manager ;
le management « country club
»
(9,1)
par lequel leader s’attache particulièrement aux
problèmes du personnel sans trop se soucier des impératifs de la production
;
le management
taylorien (1,9) qui manifeste beaucoup d’intérêt pour les
problèmes de la production sans se soucier des besoins et attentes du
personnel ;
le management du travail en équipe,
mode de commandement
idéal capable de concilier les impératifs économiques et les impératifs
sociaux et
le management
institutionnel par lequel leader établit un équilibre entre
les nécessités de la production et les attentes des individus.
·
Les sept types de leadership de Tannenbaum
et Schmidt (1958),
sont définis en fonction du style de direction et du niveau de
centralisation de la prise de décision, du leader despotique jusqu’au
laisser-faire total :
·
Style 1
: le dirigeant prend les décisions et puis les annonce.
Ceci correspond au modèle autoritaire propre à l’Organisation scientifique
du travail (Taylor) ;
·
Style 2
: le dirigeant « vend » ses décisions. Il s’agit plutôt
d’un style paternaliste ou charismatique ;
·
Style 3
: le dirigeant présente ses idées et demande à chacun
son avis. Cette attitude correspond au modèle de la direction par objectifs
(DPO) ;
-
Style 4
: le dirigeant présente une décision
conditionnelle qu’il se déclare prêt à changer. Ce modèle correspond à
l’utilisation élargie de la DPO ;
-
Style
5
: le dirigeant présente les problèmes, obtient des
suggestions et prend sa décision. Ce modèle est très proche de la direction
participative par objectifs (DPPO) ;
-
Style 6
: le dirigeant définit des limites et
demande au groupe de prendre une décision à l’intérieur de ces limites. Ce
style correspond au modèle de la cogestion et à l’utilisation des cercles
de qualité ;
-
Style 7
: le dirigeant laisse le groupe libre de
choisir tant que certaines règles sont respectées. Ce modèle correspond à
l’autogestion.
Le style de direction n’est pas réellement
choisi par le leader mais résulte d’une interrelation entre :
-
les compétences, la personnalité et le
statut du leader ;
-
les compétences, la personnalité, la
motivation, l’adhésion et l’implication des subordonnés ;
-
l’entreprise elle-même, le service, les
habitudes, l’urgence et la nature de la décision.
C. Direction centralisée et
direction décentralisée
Les modes de direction se subdivisent en
deux catégories : les modes de direction centralisée et les modes de
direction décentralisée.
•
La direction centralisée
consiste à concentrer le pouvoir de décision dans les mains d'un nombre
limité de décideurs (OST, paternalisme). La centralisation évite la dilution
des responsabilités et favorise la prise de décisions cohérentes avec la
stratégie définie. En revanche, le personnel est peu impliqué, le temps de
réaction est long et l’information parfois biaisée du fait de la nécessité
de remonter toute la ligne hiérarchique.
•
La direction décentralisée
consiste à répartir le pouvoir de décision en dehors de la direction qui se
trouve au sommet de la hiérarchie. Décentraliser signifie développer la
participation, les structures participatives sont ainsi les plus dynamiques
car elles favorisent l’initiative et la créativité. Quel que soit son
niveau, la décentralisation améliore la qualité des décisions prises, et
motive le personnel. En revanche les prises de décision locales peuvent se
révéler non optimales au niveau général.
La direction par objectifs (DPO)
Ce modèle de direction a été adopté par les
entreprises américaines dans les années 1960. L’entreprise est dirigée selon
un ensemble d'objectifs. Ces objectifs sont, d’une part, stratégiques et,
d’autre part, tactiques. Ils sont intégrés dans le système de planification
de l’entreprise. La direction générale fixe ces objectifs et ils sont
ensuite assignés individuellement aux différents responsables.
Une phase de dialogue se développe alors :
les responsables peuvent accepter intégralement ces objectifs et doivent
les réaliser ou les refuser. Le refus s’explique par l’insuffisance de
moyens ou par le manque de réalisme des objectifs arrêtés. Si les
responsables refusent totalement ou partiellement les objectifs, ils
doivent expliquer leurs objections et la direction générale apprécie si elle
doit accorder des moyens supplémentaires pour réaliser l’objectif ou s’il
faut modifier ce dernier.
Dans ce modèle, la participation, reste peu
importante dans la mesure où elle intervient plutôt a posteriori et où elle
est limitée à la réalisation des objectifs.
La direction participative par objectifs (DPPO)
11 s’agit d’un modèle élargi de la DPO qui
a été adopté pendant les années 1970. L’entreprise est toujours dirigée
selon un ensemble d’objectifs stratégiques et opérationnels. Ces objectifs
sont fixés avec l'accord du personnel, chaque subordonné participant à la
négociation. Dans la pratique, il apparaît que cette participation concerne
plutôt les objectifs tactiques.
Le système présente plusieurs avantages :
il favorise le développement d’un projet partagé et suscite la mobilisation
et la responsabilisation du personnel, il permet la recherche de la qualité
totale, il facilite la communication interne et améliore le climat social.
Application
MMD. structure spécialisée dans le conseil
en management, s’est penchée sur le profil des managers en interrogeant 415
dirigeants d’entreprises françaises.
Voir tableau ci-contre.
1.
Définir style de direction démocratique, autoritaire et laisser-faire.
2.
Quel est le profil des nouveaux dirigeants.
http://www.journaldunet.coni/managcment/
1.
Le style de direction démocratique consiste à faire
participer le groupe à l’organisation des tâches et à la distribution des
rôles et des ressources.
Lorsque le style de direction est autoritaire, le leader décide seul,
distribue les rôles en ne laissant aucune initiative aux autres membres du
groupe.
Le laisser-faire consiste à ne pas s’occuper du groupe.
2.
Le style de travail des nouveaux dirigeants intègre le
facteur « ressources humaines ». En effet, deux approches sont mises en
évidence : le « social » pour 43
%
et le « managérial » pour 40
%. L’approche sociale articule le management autour de la mise
en valeur des individus en favorisant les échanges et les relations humaines.
La responsabilisation, la communication et la souplesse sont favorisées.
L’approche managériale, considère que le management repose sur des
techniques, des méthodes et des concepts définis. Dans ce cas,
l’adaptabilité, les compétences et la direction par objectifs, sont mises en
avant.
Le style de travail des nouveaux dirigeants se caractérise par une primauté
donnée à « l’animation des hommes » : la capacité à motiver les équipes, est
prépondérante pour 39 % des dirigeants d’entreprise. L’organisation du futur
(planification) et le « souci du résultat » sont des préoccupations
nettement moins marquées avec 11 et 8 %.
Le style de commandement des nouveaux dirigeants est plutôt démocratique :
en effet les approches « démocratiques » et « participatives » représentent
respectivement 46
% et 24 %. Le dirigeant démocratique sollicite l’opinion de
ses subordonnés et en tient compte. La logique participative est plus
opérationnelle : tous les salariés impliqués dans la mise en œuvre d’une
décision sont consultés auparavant. |
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