En mars 1994 la France
comptait 25,1 millions d’actifs. Cet effectif comprenait 22 millions de
personnes exerçant effectivement une activité professionnelle et 3,1
millions de personnes sans emploi. Alors que la population française s’est
accrue d’un tiers depuis le début du siècle (de 41 à 58 millions), le nombre
d’actifs occupés a très peu augmenté : de 21,4 à 22 millions. Au total, près
de deux Français sur trois n’ont pas
d’activité professionnelle : enfants,
étudiants, adultes inactifs, chômeurs, retraités et préretraités. Le nombre des travailleurs étrangers est
à peu près stable depuis 1975: 1,5 millions. Beaucoup d’entre eux sont
arrivés pendant les années 60 pour occuper les postes généralement délaissés
par les Français. Leur nombre a continué d’augmenter, sous l’effet des
nouvelles vagues d’immigration. Les plus nombreux sont les Portugais - 25%
en 1993. 15% sont Algériens, 6% - originaires d’Afrique noire... Ils sont
deux fois plus touchés par le chômage que les Français. Sous l’influence de la crise économique, le modèle traditionnel de l’activité professionnelle (emploi stable et à plein temps) a éclaté. Il a laissé place à des formes plus souples et souvent moins stables d’activité. Un peu plus de 3 mlns de salariés occupent des emplois de ce type. Parmi eux, 1,2 mln d’actifs sont en situation d’emploi précaire. Parmi les 3 mlns d’employés à temps partiel, 1,3 mln n’ont pas choisi cette solution et souhaiteraient travailler davantage. Ce type de travail concerne 26% des femmes actives, contre 4% des hommes. La structure
professionnelle qui prévalait, depuis des siècles, a été brutalement remise
en question par les mutations récentes de l’économie. Le quasi disparition
du monde paysan et la réduction
rapide du nombre des ouvriers en sont les conséquences spectaculaires. Les
“cols bleus” (manœuvres et ouvriers de toutes qualifications), dont la
croissance avait accompagné les deux premières révolutions industrielles,
ont été mis à l’écart par la troisième révolution, celle de l’électronique.
Les “cols blancs” (employés, cadres et techniciens) ont pris la relève,
avant d’être menacés à leur tour par le chômage et la recomposition
professionnelle. La part des agriculteurs dans la
population active est aujourd’hui quatre fois moins élevée qu’en 1960 : 5%
contre 20%. Leurs effectifs, inférieurs à un million, ont diminué d’un tiers
entre 1982 et 1990. La disparition des paysans est celle de toute une classe
sociale, de laquelle beaucoup de Français sont issus. Les trois quarts des agriculteurs partant
en retraite n’ont pas de successeur, du fait des faibles perspectives de
revenus de la profession dans son ensemble. La diminution de l’importance du
secteur industriel dans l’économie s’est traduite par une baisse du nombre
des ouvriers. L’amélioration de la productivité des entreprises a permis
aussi d’économiser des emplois de production en faisant appel aux machines
et aux robots : entre 1982 et 1990 plus do 400.000 emplois d’ouvriers non
qualifiés ont disparu. Beaucoup d’ouvriers sont devenus employés, avec des
conditions de travail beaucoup plus diversifiées. La “classe ouvrière”, dont
l’identité s’était forgée autour du travail dans la grande industrie, est
donc en voie de disparition. Le monde du commerce a connu en France un
véritable bouleversement. Le transfert de clientèle des petites surfaces
vers les grandes surfaces (hypermarchés, supermarchés) a eu une incidence
sensible sur les emplois du commerce. Le commerce emploie au total 2,7 mln
de personnes, soit 12% de la population active. La journée de travail commence le plus
souvent dans la tranche 7 h. 30 - 8 h. 30 pour les salariés et après 8 h. 30
pour les non-salariés. Les personnels de services et les ouvriers sont ceux
qui terminent le plus tard. C’est aussi le cas des cadres et des membres des
professions intellectuelles supérieures qui sont souvent des
“travaille-tard” : 15% d’entre eux quittent leur bureau après 20 h. 30.
1.
Combien d’actifs la France comptait-elle en mars 1994 ?
2.
Quelle était la part de personnes exerçant une activité professionnelle et
la part de personnes sans emploi ?
3.
Quel est le nombre de la population
française? 4. Combien de
Français n’ont-ils pas d’activité professionnelle et quels sont leurs
groupes ? 5. Combien de
millions de travailleurs étrangers y a-t-il en France ? 6. Quel est
le pourcentage des agriculteurs dans la population active ? 7. De combien
de fois les étrangers sont-ils plus touchés par le chômage que les
Français ? 8. A quelle
heure la journée de travail commence-t-elle le plus souvent ? |