Cette petite ville, sur les rives de la Toura à 310 km au nord d'Iekaterinbourg, abrite l'un des plus anciens monastères et l'un des plus importants centres religieux de la région, le monastère Saint-Nicolas, vieux de 4 siècles. Une histoire raconte que dans un village voisin vécut, au XVIIe siècle, un mystérieux paysan connu sous le nom de Siméon. Durant des années, il mena une existence modeste en gagnant sa vie à fabriquer des vêtements pour les gens du pays. Quand il mourut, personne n'y prêta attention, mais des années plus tard, son cercueil fut inexplicablement déterré et l'on découvrit que son cadavre était resté intact : c'était assurément un signe de sainteté. La sainte relique fut transférée dans le monastère Saint-Nicolas jusqu'au début du XXe siècle quand l'imposante cathédrale Krestovozdvijenski fut construite pour accueillir les pèlerins. Utilisée comme entrepôt durant la période soviétique, la cathédrale retrouve peu à peu sa grandeur passée grâce à une patiente restauration. L'inhabituelle iconostase en céramique a déjà repris sa place de même que la riche châsse de saint Siméon. Aujourd'hui, les pèlerins continuent à venir baiser le cercueil du saint pour bénéficier de ses pouvoirs de guérison. Grigori Raspoutine vécut ici trois annés durant lesquelles il apprit à lire et à écrire. Longtemps il voulut y emmener le tsarévitch pour le guérir de son hémophilie mais le pèlerinage n'eut finalement jamais lieu. Actuellement, le monastère accueille une trentaine de moines et 20 novices âgés de 14 à 16 ans. Outre deux grandes cathédrales, il possède un petit musée qui présente quelques pièces se rapportant à l'histoire du monastère et à ses liens avec la famille impérial Les pèlerins peuvent loger dans la modest hostellerie qui se trouve sur le terrain du monastère.
Simon Richmond “Russie et Biélorussie” |