Perm – c’est une ville importante d’Oural, le centre de région. C’est une des peu nombreuses villes Russes avec la population de plus d’un million d’habitants (1 026,8 milles d’habitants en 1999). Perm est la première ville Européenne - l’Europe commence à Perm: la ville est située près des montagnes Uraliennes qui divisent l’Europe et l’Asie, sur les deux rives de Kama. La rivière Kama – le plus grand affluent de Volga – est la quatrième parmi les fleuves d’Europe pour sa longueur - 1805 km. Perm, étant fondée le 17 mai 1723 comme la cité ouvrière de la fonderie de cuivre de Yagochikha, est devenue ville en 1780. Dépuis 1781 Perm est déjà le centre de namestnitchestvo, dépuis 1790 – le centre de gouvernement (de province) de Perm, dépuis 1934 – le centre de l’oblast de Perm. Aujourd’hui Perm – c’est le centre important administratif, industriel, scientifique et culturel, situé à un point de convergence des voies de communication et de transport, le principal port fluvial. Les bateaux-omnibus, les cargos et les chalands arrivent à Perm des 5 mers d’Europe. Le reseau ferrovière et d’autoroutes effectue la communication avec les territoires d’Ural de l’Est, d’Extrême-Orient, la partie européenne de la Russie, avec Moscou et Saint-Pétersbourg. Les lignes aérienne emmènent à 88 villes de la Russie et des pays frontaliers. Au long de Kama, coupée d’importants amenagements hydroéléctriques (Kamskoïe et Votkinskoïe), Perm s’est étendue à 65 kilomètres par une chaîne de zones résidentielles, industrielle, vertes, et de grandes routes de transport. Perm occupe le territoire de 799 kilomètres carrés, seule la superficie de Moscou est plus grande. 40% du territoire de la ville occupe le massif vert. La ville est divisée au plan administrative en plusieurs arrondissements (on les nomme “régions”) et un bourg Novyïe Liady.
Perm 36
Sinistre île de l'archipel du Goulag, Perm-36 est aujourd'hui transformée en un émouvant musée du goulag et mémorial aux victimes de la répression politique. Durant la majeure partie de son histoire, qui débute en 1946, Perm-36 a été un camp de travail pour prisonniers politiques. D''innombrables artistes, scientifiques et intellectuels ont passé des années dans ses cellules froides et humides, nombre d'entre eux étant incarcérés dans un isolement quasi total. Astreints à des tâches pratiques telles que l'assemblage de fermetures Éclair, ils n'avaient pour toute subsistance que de maigres portions de pain et de gruau. Les traces de ce passé ont en grande partie disparu lors de la fermeture du camp en 1988, mais le personnel du musée est chargé de reconstituer le camp tel qu'il était. Les cellules aux étroites fenêtres et les barbelés suffisent déjà à rappeler cette histoire qui n'est pas si lointaine. L'exposition ne rend que trop évidente la réalité de la vie en prison. Le mémorial se trouve à une dizaine de kilomètres de la ville de Tchoussovoi, elle-même située à 100 km à l'est de Perm. Une nouvelle route permet d'accéder en bus au musée depuis Perm.
MÊME LES MURS ONT DES OREILLES Iakov L Klots
"Même les murs ont des oreilles" dit-on souvent en Russie. À Perm-36, l'ancien camp de prisonniers politiques, les murs ont survécu... à la différence de la plupart de ceux qu'ils tenaient enfermés. Dissidents, poètes, intellectuels, gens ordinaires arrachés à leur vie et réduits au silence. Sols de béton, fenêtres à barreaux, lits de planches, bols, tasses et cuillères d'aluminium, et fils de fer barbelés délimitant les zones interdites : tout a survécu aux détenus. Aujourd'hui, symbolisant la routine quotidienne du camp par la force de leur seule présence, ces murs conservent la mémoire des temps passés - celle des prisonniers qui n'étaient pas destinés à voir leur lieu de détention devenir un musée, celle des salles arpentées par des gardiens de prison et non par des étudiants. Avant le transfert des premiers prisonniers à Perm-36, tous les arbres alentour furent abattus afin d'empêcher que les détenus ne déterminent dans quelle partie de notre vaste pays ils avaient échoué. Les prisonniers n'étaient pas autorisés à sortir de leur cellule pour ne pas qu'ils entendent le bouillonnement de la Tchoussovaïa, la rivière qui coulait à quelques centaines de mètres de la porte du camp. Le riche paysage local qu'ils auraient pu apercevoir à travers les étroites fentes des fenêtres était alors annihilé. Mais les gardiens étaient impuissants à empêcher les oiseaux de voler et de chanter au-dessus des baraquements du camp. Ainsi un détenu - un biologiste condamné à "25 ans de régime spécial d'emprisonnement" - put-il identifier à leurs chants les espèces d'oiseaux et déterminer qu'il était dans l'Oural. On ne peut jamais savoir avec certitude ce que le lendemain vous réserve. Le plus douloureux dans une vie de prisonnier, c'est sans doute d'être en permanence conscient que demain ne sera pas différent d'hier. Le silence mortel qui règne dans les sombres et humides cellules de Perm-36 nous rappelle à quoi ressemblait hier ce lieu.
Simon Richmond “Russie et Biélorussie” |