Tous les médecins vous le confirmeront: il y a de plus en plus de jeunes bruxellois asthmatiques. En cause les particules de la combustion du diesel et les autres polluants atmosphériques générés par la circulation automobile, qui se retrouvent au niveau du nez des petits enfants. Région 'à part entière' depuis la St-Clet (26-4), la Région de Bruxelles-Capitale doit réduire ses émissions de CO2 pour respecter les accords de Kyoto. Avec l'été qui s'annonce, voici le retour des fameux pics d'ozone ! Gaz tueur silencieux de l'été : l' O3 tue chaque été cent fois plus de bruxellois que son équivalent d'hiver, le tristement célèbre monoxyde de carbone CO.
Pour certains, la solution miracle c'est le R.E.R.... mais Bruxelles n'est pas Lourdes et rien, à la SNCB, n'est vraiment pour demain ! Des solutions à la romaine (interdire les véhicules à plaque paire un jour sur 2) ou à la parisienne ne sont qu'emplâtre sur jambe de bois. Que la pastille soit bleue ou verte... ce sera sans doute tout aussi respecté que l'utilisation du GSM au volant. Grossière erreur : le fait de laisser dévaler vers le centre-ville des centaines d'autobus (un marché juteux pour l'entreprise Van Hool) et taxis polluants au diesel, sans oublier évidemment les camions et autres véhicules ( 45% du parc) a-t-on prévu l'utilisation du segway rue de la Loi ?
D'autres solutions sont à envisager :
* une détaxation importante (le portefeuille est un 'point' sensible !) et la promotion des petits véhicules électriques (y compris les taxis). Sur un parc automobile de plus de 600 000 véhicules, il n'y a que 9 autos électriques à Bruxelles! * depuis feu la ligne '54' (1939-1964), Bruxelles n'a plus de trolleybus! Evidemment, il faut placer et entretenir des caténaires... mais le retour au trolley est une évidence dans des villes comme Lausanne, Genève et Lyon! Lyon, où le 'tour de ville' (l'équivalent au circuit bus de 'Visit Brussels') se fait en trolley. Encore qu'à Bruxelles, on pourrait facilement le réaliser en tram: 2 ½ km de voies à placer...
Le cas bruxellois !
Pôle d’attraction économique, centre décisionnel et administratif, carrefour culturel et scolaire, Bruxelles attire chaque jour plus de 400 000 voitures de travailleurs bruxellois et de navetteurs. Le trafic automobile y est donc une source importante de pollution de l’air, bien loin devant le secteur industriel. En Région de Bruxelles-Capitale, le trafic automobile est responsable de:
- 91 % des émissions de monoxyde de carbone (CO) ; - 89 % des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) ; - 57 % des émissions d’oxydes d’azote (NOx) ; - 44 % des émissions de composés organiques volatiles (COV), comme le benzène ; - 19 % des émissions de gaz carbonique (CO2)
Cette situation n’est pourtant pas inéluctable… Des solutions existent et certaines personnes les pratiquent déjà : · d’aucunes varient leurs modes de transport, privilégiant le vélo, les transports en commun… · d’autres optent pour un véhicule plus propre · d’autres encore modifient leur manière de conduire.
Qui chauffe moins, pollue moins
Bruxelles compte bon nombre de logements, de bureaux, d’ateliers et autres commerces qu’il faut chauffer, éclairer, équiper. Autant de consommations d’énergie qui impliquent des émissions de gaz polluants dans l’atmosphère. Même si la consommation d’électricité ne dégage aucun polluant, sa production elle en émet. Donc, qui consomme moins, pollue moins… tout en allégeant sa facture.
Et c’est possible, sans pour autant devoir enfiler trois pulls, se laver à l'eau froide et bannir la télévision, le micro-ondes, la machine à laver, l'ordinateur, la chaîne hi-fi et la veilleuse des enfants. Plus de la moitié de la consommation d’énergie des ménages (hors carburant pour la voiture) sert au chauffage ! En région de Bruxelles-Capitale, et beaucoup de Bruxellois l’ignorent, il est aussi une importante source d’émission de polluants, d’autant plus que les nombreux bureaux, commerces et ateliers y contribuent également. Les combustibles de chauffage sont ainsi notamment responsables de :
- 70 % des émissions de gaz carbonique (CO2) ; - 84 % des émissions d’oxydes de soufre (SOx) ; - 84 % des émissions de poussières.
Voilà bien un poste où cela vaut la peine de réfléchir à son équipement et ses comportements. Des solutions existent et certains Bruxellois les pratiquent déjà :
· d’aucuns expérimentent d’autres manières de se chauffer · d’autres optent pour des appareils électriques plus efficients · d’autres encore corrigent leurs mauvaises habitudes
La qualité de l’air en Région bruxelloise vous intéresse particulièrement ?
Le polumètre de l’IBGE vous informe ! L’IBGE diffuse l’ensemble des résultats de ses stations de mesures sur son site Internet dans la rubrique pollumètre.
Une étude publiée le 29 novembre 2004 indique que les fines particules, issues de la pollution, peuvent réduire de deux ans l'espérance de vie des Européens. En moyenne, ces particules d'une taille inférieure à 2,5 mm (PM 2,5) «réduisent notre vie d'environ huit mois en Europe», a expliqué l'un des auteurs de l'étude, Markus Amann, de l'International Institute for Applied Systems Analysis (IIASA, Autriche). «C'est une cause majeure de crise cardiaque». Ces particules sont dites insédimentables car elles sont incapables de se déposer au sol sous l'effet de la gravitation. Elles peuvent donc parcourir des distances plus importantes sous l'action des vents (jusqu'à 3 000 km) et rester longtemps en suspension (de 40 à 50 heures).
Une pollution d'origine automobile et industrielle
Cette gamme granulométrique est essentiellement composée de suie et elles sont émises majoritairement par le trafic routier. Aciéries, cimenteries et centrales thermiques sont également d'importantes émettrices de particules fines. Ainsi, les PM2,5 proviennent des véhicules diesel (0,1 à 0,3 µm médian), mais sont également constituées de composés organiques comme les HAP, substances mutagènes et cancérigènes. L'auteur de l'étude a précisé qu'elles sont à l'origine de maladies respiratoires et pulmonaires mais aussi cardio-vasculaires car leur faible diamètre leur permet d'atteindre les alvéoles pulmonaires puis le sang. Markus Amann a déclaré que les régions les plus urbaines et industrialisées du continent, comme le Benelux, l'Italie du Nord, l'Ukraine ou la Russie, sont exposées à des niveaux beaucoup plus élevés, qui réduisent de deux ans l'espérance de vie.
Vers une réponse internationale
Des négociations sur ce thème ont démarré cette semaine à Genève entre les 49 pays membres de la «Convention sur la pollution atmosphérique trans-frontière à longue distance», mise en place en 1979 par la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe.Grâce aux mesures prises ces dernières années par la convention contre les émissions de substances comme le monoxyde de soufre, les niveaux dans l'atmosphère devraient se réduire, selon M. Amann. Ainsi, d'ici dix à 15 ans, la perte pour l'espérance de vie devrait revenir aux alentours de cinq à six mois.
Notes
L'IIASA est un institut non gouvernemental de recherche interdisciplinaire, fondé en 1972 grâce à l'initiative des États-Unis et de l'ex-Union soviétique, avec la coopération des académies des sciences, ou organismes similaires, de 10 pays. Il regroupe maintenant des organisations scientifiques de 15 pays, dont le Canada. L'Institut effectue des études internationales et interdisciplinaires sur les aspects critiques des changements mondiaux touchant l'environnement, l'économie et la société. L'IIASA s'est récemment concentré sur la pollution atmosphérique trans-frontières. Il a élaboré plusieurs modèles régionaux d'information et de simulation sur l'acidification (Regional Acidification Information and Simulation models, ou RAINS), pour générer des scénarios permettant aux utilisateurs de visualiser les incidences futures des actions, ou inactions, actuelles et de concevoir des stratégies de transition vers des objectifs environnementaux à long terme.
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